la recherche du candidat de gauche idéal. En lançant, le 8 octobre, un processus d'"auditions civiques" des candidats potentiels à la présidentielle, le collectif Voter Y qui réunit des revues (Mouvements ou Vacarme), des militants associatifs ou syndicaux, des journaux engagés comme les Inrockuptibles, des animateurs de réseaux issus du mouvement des chercheurs ou des intermittents veut clarifier le débat à gauche.
Avec ses quelque 15 candidats à la candidature, proclamés ou virtuels, la gauche affiche une division sans pareille. L'objectif de ce réseau informel est de ne plus laisser les partis politiques élaborer leur programme et choisir, seuls, leur candidat. Pour ce faire, Voter Y propose la mise en place d'"un espace collectif d'interpellation publique" qui permette aux citoyens de donner leur avis. "Nous voulons parvenir à montrer qu'il y a appropriation du débat politique par des personnes qui n'ont pas nécessairement l'habitude d'être entendues en les faisant participer à la définition d'un programme", explique Jade Lindgaard, journaliste aux Inrockuptibles.
Ces "primaires civiques" verraient les candidats potentiels interrogés par des "auditeurs", politologues, sociologues ou juristes représentants d'associations, de lieux culturels, de collectifs militants et par un panel de citoyens. Un peu à l'image des débats publics organisés sur les OGM ou le nucléaire. Les séances publiques seraient filmées et retransmises via Internet.
"AUDITIONS"
"Il s'agit de questionner les aspirants à la candidature sur le contenu de leurs propositions et de parvenir à mieux cerner les points de désaccord", explique Gilbert Wassermann, rédacteur en chef de la revue Mouvements. Pour préparer ces jurys, des ateliers de travail ont été réunis sur les enjeux politiques du moment comme la crise du logement, la prévention sanitaire ou l'emploi avec des acteurs des mouvements sociaux Droit au logement (DAL), la Ligue des droits de l'homme, le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), l'association de chômeurs AC !, le Syndicat de la magistrature ou la CGT. Un site internet (www.voter-y.org) diffuse les notes de leurs travaux. "Nous voulons discuter des contenus et désembourber le processus à gauche", insiste Jean-Pierre Séréni, co-auteur d'un livre 2007 : Y président (e) ! paru aux éditions Mille et une nuits.
Le collectif lancera ses "auditions" à partir de la mi-décembre. Les premiers auditionnés pourraient être un candidat des Verts comme Yves Cochet, José Bové et "un ou une" socialiste. Après ces bancs d'essai prévus jusqu'en septembre 2006 "avant la désignation des candidats officiels" , les initiateurs ne désespèrent pas d'oeuvrer à une candidature commune à gauche du PS.
Source > LeMonde.fr
La démarche est intéressante. J'espère toutefois que les associations citées par Le Monde ne sont pas les seules concernées. Elles ne font pas, si je puis dire, le tour de la question.
J'espère aussi que “les enjeux politiques du moment“ ne se limitent pas à ceux indiqués dans l'article.
Ce qu'on attend d'ailleurs d'un candidat à Présidence, ce n'est pas tant qu'il réponde aux enjeux du moment -ça, constitutionnellement, c'est le rôle du gouvernement-, mais qu'il soit porteur d'une vision à moyen et à long terme.
C'est d'ailleurs ce qui semble faire défaut à l'ensemble des 123.456 candidats déjà déclarés.
Rédigé par : José | 18 octobre 2005 à 19:35