L’humanité est ancienne, de deux à six millions d’années. Pourtant, son évolution ne s’est mise à accélérer de façon pratiquement exponentielle que depuis les cinq cents dernières années. A ce titre, la (re)découverte des Amériques a marqué le début d’une phase d’expansion humaine sans précédent, et donc le véritable début de la mondialisation.
Et si l’avenir était le retour vers le passé ?
A première vue, ce type de question renvoie à une conception du monde plutôt réactionnaire et misanthrope.
Pourtant, la modernité, le progrès, signifient-ils que les modes de vie du passé sont "mauvais", tandis que le progrès technique serait l’unique et ultime salut de l’humanité ?
Ben nous v'la bien ! Que le présent ou le futur s'inspire du passé, c'est bien le moins et c'est pas nouveau, sauf pour ceux qui ont été dispensés de cours d'Histoire au lycée.
En revanche, l'idée même d'"une marche arrière contrôlée de nos civilisations“ est un concept plus que discutable. Supposer que les hommes étaient plus “sages“ ou “meilleurs“ dans le passé ou à l'état primitif relève de la galéjade et est sérieusement remis en cause depuis Jean-Jacques Rousseau.
Avancer en reculant, c'est au mieux faire du sur-place ou, au pire, se casser la figure parce que quelqu'un a laissé traîner un truc sous nos pieds.
Il s'agit bien d'avancer. Et de progresser. Quitte à s'entrendre sur le fait que progresser n'est pas croître à tout-va. En s'inspirant des leçons du passé, bien sûr.
Mais, please, pas en redécouvrant les chandelles et la roue carrée. Ça va pas l'faire. Y aura bien un con pour soutenir comme Galilée, qu'elle est ronde et qu'elle tourne, la roue ! :)
Rédigé par : José | 02 novembre 2005 à 00:07
Juste comme ça... Mais ce retour au local, à la campagne et à une vie simple que le lis quand je lis "s'inspirer du passé" me paraît plutôt sain. En gardant internet, et autres véritables progrès (mais en partageant mieux les richesses) ; ceux que je vois autour de moi avoir fait ce choix semblent aller dans une direction "saine". Je me trompe José ?
Rédigé par : nico | 02 novembre 2005 à 09:54
Tu te trompes pas, Nico ! T'as mal aux bras ? :)
Quitter la ville me semble plutôt malin, mener une vie “simple“ aussi...
Mais ce que dit l'article pointé ci-dessus, dans sa dernière partie, n'est pas tout à fait ça.
Le concept de “retour en arrière“, de revenir “partiellement à des habitudes datant de la pré-révolution industrielle“, de reconstitution de tribus dissoutes est très contestable.
Les valeurs des tribus primitives, de l'homme à l'état de nature, ou du moins ce qu'en racontent certains -Rousseau, le premier-, c'est, le plus souvent, du mythe à l'état pur. Quant aux valeurs des paysans de l'ère pré-industrielle, mélange de bigoterie, de sorcellerie, de superstitions et d'ignorance, merci ! J'exagère, évidemment ;), mais il faut rester un minimum prudent.
Déjà qu'on marche sur la tête, les modèles souhaitables sont en avant, pas en arrière ! :)
Rédigé par : José | 02 novembre 2005 à 11:25
d'accord avec toi..
Oui très (pour les bras :)
Rédigé par : nico | 02 novembre 2005 à 11:46
Comprendre l'avenir c'est connaïtre l'histoire. L'Humanité vit le même cycle depuis le début sur le fond, seule la forme change. Mais de là à crier "allons de l'arrière" pour faire évoluer les choses, j'ai un doute.
Rédigé par : Actuz | 02 novembre 2005 à 11:47
HKac dans cet article met quand même un certain nombre de formes et je ne l'avais pas compris comme un retour en arrière pur et simple mais comme une incitation à s'inspirer de bonnes pratiques traditionnelles comme alternative à la fuite en avant...
Rédigé par : adam kesher | 02 novembre 2005 à 16:20
Pour ceux que cela intéresse, je vous renvoie à l'excellent essai (selon moi) de Pierre-André Taguieff, qui s'intitule "Du Progrés" (2001?)et qui analyse les fondements de l'idée de progrés dans lequel il souligne " les illusions, les contradictions et les effets pervers d'une foi aveugle en l'avenir ". Il s'inquiète de l'avènement selon lui, d'un XXIème de ténèbres à la Orwell, un "présent perpétuel sans passé ni avenir" et nous enjoins à "ré-habiter le temps". Tout comme dit-il pour finir: " La course vers le pire des mondes n'est pourtant pas inéluctable. Mais il faut vouloir. Et vouloir tout autre chose " !!!
Rédigé par : NGK | 02 novembre 2005 à 21:30
Suite à la méditation engendrée ici, je vous renvoie à mon blog, l'article de ce jour, qui concerne Taguieff dont je vous recommande l'essai, et cite des extraits.
Rédigé par : NGK | 02 novembre 2005 à 23:13