A l'instar de Bonaparte en son temps (Lire les "Mémoires de Barras", au Mercure de France) un homme incarne en France aujourd'hui "la rupture".
Un homme talentueux hyperactif et ambitieux.
Un seul homme, qui s'est approprié ce champ lexical.
Au delà des "racailles", "karshers" et "voyous".
La rupture.
D'avec un système dont tous s'accordent à dire qu'il ne fonctionne pas.
D'avec un modèle et une république qui ne font plus rêver, qui n'intègrent pas mais désintègrent.
D'avec une France à deux ou trois vitesses, défaitiste et parfois masochiste.
Une rupture vers une autre société.
De civilisation ?
Nécessaire rupture.
Imaginez : presque une révolution.
Quelque chose qui tétanise la gauche, qui condamne l'extrême gauche, qui ringardise l'extrême droite, qui accuse le pouvoir en place.
Un dépôt de bilan, une mise en faillite de décennies de pansements sur des jambes de bois.
Liquidée, mise au pilori, oubliée à jamais, notre organisation dépassée est dépecée pour autopsie.
Mais je ne crois pas, Monsieur, que nous parlions de la même rupture.
Ne gouverne-t-on pas un pays comme l'on gouverne une ville ?
2,6%. C'est la proportion de logements sociaux à Neuilly, que vous administrez.
742 (dont 188 en Île de France) c'est le nombre de communes qui préfèrent payer une amende plutôt que de respecter la loi SRU qui prévoit 20% de logement sociaux.
70%, c'est la taux de logement sociaux dans la plupart des villes de Seine Saint Denis, devenues ainsi des guettos. La rupture est bien là !
Et je ne parle pas, entre autres, de la police de proximité (au delà du remarquable travail fait par les forces de l'ordre lors des émeutes) que vous et vos amis avez démantelé.
Oui la France a besoin de changements.
2000 voitures y brûlent chaque mois sans être sous le feu des projecteurs.
Mais arrêtons de croire que ces 3000 émeutiers (dont 1000 pour toute l'Île de France, de source policière) justifient des couvre-feus et une loi d'exception durables.
La rupture...
"Si l'on veut changer ce monde qui n'est plus qu'une immense déchirure, changer cette société dispensatrice et désespoir, tout est à reconstruire"
(François Darras, édito de Marianne du 19 novembre 05).
Souhaitons-là de tous nos voeux cette rupture.
Mais donnons lui sens, matière et vision car la seule qui soit à ce jour proposée me glace le dos.
Le tout Finance, tout marché, tout croissance, tout pétrole, tout militaire, tout répression, tout prix-bas (etc.) ne peut durer.
Mais ce n'est pas cette rupture-là dont on cause à l'UMP.
Remarquez, il n'est aujourd'hui pas un seul parti qui en débatte.
Nos hommes politiques ont bien trop à faire avec leurs ego pour se préoccuper de ceux qui, de toute façon, ne sont plus en rien leurs égaux.
Nous. Citoyens. Qui si nous ne voulons pas choisir encore entre la peste à le choléra ont grand intérêt à être force de propositions.
A se bouger le cul. A s'organiser. Au-delà des partis.
C'est à cela que s'évertuent ce
réseau d'hommes (et de femmes) libres constitués en "lobby" [ou ce "
think-tank" en construction > rdv dans moins de 10 jours]
Parce que les enjeux de demain pas plus que les réponses actuellement proposées ne permettent de rester les bras croisés.
Parce que sans cela telle une Myriam Badaoui, vous pourriez, tête baissé, dire ce "je regrette" qui ne cautérise aucune plaie.
L'avenir n'a jamais eu autant besoin de nous.
Tous.
Nous allons être moins riche.
Nous allons être plus solidaire.
Ou nous ne serons plus ou plus en paix.
La rupture, la voilà.
Navré.
Le plus formidable chantier de l'histoire moderne s'ouvre à nous.
Imaginer l'après-capitalisme, l'après développement : le progrès humain.
Il est grand temps d'entendre autre chose que ce qui nous arrange.
Nous ne nous pardonnerions jamais qu'un seul homme ait incarné l'audace et la rupture.
Une audace nourrie dans son cas de contre-sens et d'orgueil.
Une rupture qui n'a de casse que sociale.
Votez pour vous !
Écrivons, réfléchissons, soyons élan.
Et rompons d'abord d'avec nous même.
De nos propres défaillances.
(Je me suis permis cette tribune étant pris en otage dans mon propre
blog - ces propos n'engagent que l'auteur de cet article)
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