Christian Chesnot et Georges Malbrunot, otages 124 jours en Irak en compagnie de leur chauffeur Mohammed al-Joundi, Florence Aubenas otage 157 jours en Irak en compagnie de son guide Hussein Hannoun Al Saadi : leurs portraits largement affichés en France, leur présence continuelle sur les ondes durant tout le temps de leur détention, les efforts multiples entrepris afin de les extraire des mains de leurs ravisseurs...
En ce 26 Décembre 2005 je constate : depuis le 5 de ce mois, date à laquelle fût enlevé à Bagdad l'ingénieur Bernard Planche, les affiches demandant sa libération n'ont pas fleuri, sa situation est parfois évoquée sur les ondes (radio et télé), mais seulement parfois, et nul n'entend qu'un effort aussi considérable que celui déployé pour les journalistes n'est consenti pour le tirer d'affaire...
Même ces journalistes, qui savent mieux que tous ce que signifie être otage, me semblent étrangement silencieux sur la détention de Bernard Planche...
En ce premier anniversaire du tsunami de l'an dernier, que l'on célèbre, nous savons tous que près de 2 millions de personnes se trouvent en danger de mort imminente au Pakistan, en raison du tremblement de terre qui a profondément ravagé une vaste région et du froid que l'hiver y fait régner.
Des sommes considérables ont été recueillies pour venir en aide aux victimes du tsunami, qui a fait environ 8000 victimes ”occidentales”, tandis que la mobilisation et les collectes n'ont pas atteint un niveau qui permettrait d'apporter une aide indispensable, vitale, aux pakistanais aujourd'hui en détresse.
Le tremblement de terre au Pakistan n'a pas causé de victimes ”occidentales”.
Le tabac provoque 30 000 à 50 000 cancers par an en France : on a taxé le tabac, interdit son usage dans un certain nombre de lieux et stigmatisé les fumeurs.
On dénombrerait plus de 120 000 cancers ”inexpliqués” par an en France, dont un certain nombre affectent les enfants, et il semblerait que le taux d'augmentation de ce nombre de cancers aux causes relativement inconnues ne serait pas en diminution.
Il y a de très fortes présomptions pour que ces cancers soient imputables à des pollutions diffuses, de différentes origines.
Parmi ces origines possibles l'une est bien connue et s'illustre par la très mauvaise qualité de nos eaux de surface et souterraines : l'agriculture française fait une grande débauche de produits dits ”phytosanitaires” (que le ”sanitaire” est ici plaisant...) qui sont tous des toxiques, tous présents dans nos eaux.
Différents pays (Danemark, Norvège, Suède...) ont réduit de 60% à 80% leur consommation en phytosanitaires sans que le revenu des agriculteurs en soit affecté : les moyens de réduire différentes pollutions existent sans que cela provoque des catastrophes économiques.
Les agriculteurs français (4% de la population) font peser de graves menaces sur l'ensemble des français, cancers à la clef, et l'on ne taxe pas les phytosanitaires comme le tabac l'a été, on ne bannit pas, ni ne contrôle sévèrement, leur usage là ou il s'avèrerait douteux ou superflu, on ne stigmatise pas les utilisateurs massifs de ces produits.
En outre chaque français paye fort cher l'eau de son robinet afin qu'elle soit à peu près potable (ce qui n'est pas toujours le cas), sans y trouver à redire, alors qu'il serait possible que chacun dispose à son robinet d'une eau de qualité minérale pour beaucoup moins cher, ce que démontrent quelques expériences très au point, telle que celle de la ville de Münich.
La liste pourrait ainsi s'allonger...
Pourquoi ces différences d'appréciation, de traitement ?
Record de dons pour le tsunami l'an dernier, plusieurs records successifs de nombres de paiements par carte bancaire pour des cadeaux de Noël cette année en France tandis que 2 millions de pakistanais, que nous pourrions sauver, vont peut-être mourir de froid dans les jours ou semaines à venir...
Où sont les médias ?
Bien cachés derrière leurs affligeantes émissions de ”divertissement” de Noël...
PS /
Une erreur d'enregistrement...
Le texte ci-dessus (Quels poids, quelles mesures ?) est signé : jcm.
Rédigé par : jcm | 26 décembre 2005 à 17:22
on se demande toujours jusqu'où on en fait trop (dans la révolte), jusqu'on on aurait soi-même été, et au final on se réjouit que d'autres aient agis (ici comme ailleurs). Merci JCM de cette force d'indignation, si peu vivace en cette période de (dictat de la )"fête" !
Putain d'année qui finit quand même...
Rédigé par : nico | 27 décembre 2005 à 00:52