Dans un mail, une copine m'écrit ceci : "Moi aussi, je me cherche un peu car je ne me vois tout de même pas faire mon métier en vieillissant ... L'hiver se prête bien aux réflexions et à l'introspection alors j'en profite, aidée par la psy avec qui je travaille depuis quelques temps."
J'aime bien comment tout ceci est formulé. Cette simplicité qui dit l'air de rien toute notre époque et ce à quoi sont confrontés les 30 - 40 voire 50 ans. Grandis au lait du demain sera mieux, il nous faut apprendre à faire en sorte qu'aujourd'hui soit bien, et que cet aujourd'hui fera de meilleurs lendemains. Vaste aventure, quand on songe : si chacun se met à faire le tri en lui, à balayer devant sa porte, combien serons-nous à effectivement changer le monde ? J'aime en effet cette idée que c'est à chacun finalement, et donc à tous, d'apprendre à lire en lui pour non agglutiner des questions mais aller vers des réponses, des actes, des choix. Et que si besoin, ce travail, on peut le faire avec quelqu'un. Je lis beaucoup d'humilité, dans ces quelques mots. Une sagesse. De ces sagesses qui se partagent. Comme on reléverait un défi. Ce défi qui consiste à donner sens à ce que l'on fait. Ou à moins faire de choses insensées. Ce défi qui consiste aussi à essayer de se connaître mieux pour arpenter les années à venir. Faire les bons choix, en quelque sorte.
Nos enfants en ont besoin. Notre "société" aussi. Elle continuera en effet de n'être que ce que nous en ferons. Bien sûr, ces pas ne sont pas évidents à faire. Ils ont leur effet colatéral. Ils peuvent pousser plus loin encore vers le repli sur soi et les vies centrifugées. Ils peuvent faire du mal. Mais je fais le pari qu'ils peuvent aussi conduire à d'autres choix de vie. Un jour, l'homme ne sera plus une ressource naturelle mais une énergie renouvelable. Je l'espère, en tout cas.
[par Didier pour Passeur D'Utopie]
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