J'entendais sur France Info l'autre jour la chronique de François de Witt (conseil en patrimoine, Directeur de Mieux Vivre Votre Argent) qui disait que les "fonds éthiques" présentaient le même rendement que les fonds "normaux"...
Nouvelle illusion ou vraie bonne nouvelle au pays du capitalisme sauvage ? Quelques clics plus tard, je tombe sur cet article de Cyril Demaria sur EquiTerre (site sur le commerce équitable), dont voici les premiers paragraphes. C'est un peu long, mais c'est comme ça. On ne peut pas aller au fond d'un sujet sans faire un effort !
Parmi les outils financiers devant permettre à la société d’accéder à une situation économique plus équitable, les « fonds éthiques » forment une catégorie emblématique et attractive, bien qu’encore méconnue en France . Les fonds éthiques sont une catégorie d’outils financiers micro-économiques conçus pour intégrer une dimension qualitative dans le traditionnel calcul risque/rentabilité. Conçus à l’origine pour permettre aux souscripteurs d’investir selon des principes religieux, ils été regroupés sous la catégorie de « fonds d’exclusion », car leurs principes de sélection reposent sur l’exclusion de certains secteurs d’investissement (alcool, tabac, armement, jeux de hasard...).
Bien observer les conditions d’émergence et d’essor des fonds éthiques aujourd’hui, un premier constat peut être dressé : ils sont en fait l’expression d’un renversement complet de cette logique. Des fonds « socialement responsables » ont peu à peu émergé pour sélectionner des valeurs selon plusieurs variantes, allant de la sélection des meilleures valeurs dans chaque catégorie d’investissement (best in class) grâce à une série de critères financiers et une batterie de critères environnementaux, sociaux et éthiques (dont la liste est généralement fournie par l’ARESE/Vigeo), sans exclusion de secteurs a priori ; jusqu’à la mise au point de fonds thématiques (environnement, emploi, promotion de certaines valeurs) ou même de produits reproduisant exactement certains indices (trackers). Un de leurs principaux effets de levier réside dans l’exercice du pouvoir actionnarial (shareholder activism) car, indépendamment des montants investis, leur action est souvent relayée par les médias et dans l’opinion publique.
Ces fonds peuvent ainsi avoir une réelle dimension prescriptive, mais cela dépend essentiellement de la philosophie de la société de gestion qui les anime et les gère. Les moyens d’action des gérants varient entre critères « positifs » (le gérant choisit une série de valeurs présentant un certain nombre de caractéristiques) ou « négatifs » (le gérant élimine certaines valeurs d’une liste qui définira ensuite son univers d’investissement) de sélection d’investissement. Pour plus de simplicité, nous regrouperons l’ensemble des fonds mentionnés ci-dessus sous le terme général de « fonds éthiques », même si certains auteurs et gérants font des distinction très précises au sein de cette catégorie.
Les fonds éthiques sont-ils investis selon des critères de développement durable ?
Salut Adam (bonne année !)
A lire la papier de l'auteur, il semble que ces fonds d'un genre nouveau sont bien timidement éthiques ; ce qu'un Jean Peyrelevade, auteur d'un récent bouquin intitulé "le capitalisme total" (Seuil) paraît confirmer. D'ailleurs, au contraire des agences de notation financière, les agences de notation sociale ont bien du mal à vivre : tout un symbole.
Rédigé par : Laurent | 02 janvier 2006 à 21:29
Je vous conseille un excellent article sur les fonds éthiques et l'investissement responsable qui récapitule la genèse de ces derniers et leur différentes formes.
Les fonds éthiques : OVNI économique ?
http://www.dailyjungle.net/?idarticle=378
Rédigé par : Zelda | 05 mars 2006 à 05:41