En 2004, à l'occasion du 60e anniversaire de la publication du programme du Conseil national de la Résistance, une douzaine de grandes figures de la Résistance, de toutes obédiences, du gaullisme au communisme, ont lancé cet appel. En dépit de la notoriété et de l'autorité morale des signataires, il n'a pas été repris par les médias dominants.
Sa lecture, à la lumière des événements actuels en France, prend tout son sens. On peut également trouver ici une vidéo en ligne de cet appel.
“Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.
“Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste.
“Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.
“Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d'accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais :
“Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques", droit à la culture et à l'éducation pour tous, une presse délivrée de l'argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc.
“Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales,alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
“Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
“Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.“Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer".
Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.
“Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.
“Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste.
“Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.
“Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d'accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais :
“Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques", droit à la culture et à l'éducation pour tous, une presse délivrée de l'argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc.
“Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales,alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
“Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
“Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.“Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer".
Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.
[Source > Freemen]
Comme nombre d'entre-nous, j'ai relayé !
Rédigé par : NGK | 11 avril 2006 à 09:49
Je l'ai aussi relayé chez moi et il me parait interessant de retransmettre le premier commentaire que j'ai eu. Car c'est le seul que j'ai vu pour l'instant qui n'est pas franchement enthousiaste.
Dang dit "Le texte serait plus crédible s'il ne reprenait pas mot pour mot ce que disait la presse communiste du temps de la guerre froide, et si la moitié des signataires au moins n'étaient pas des proches compagnons du parti communiste. Quand on sait que ces gens-là n'ont pas bronché devant les atrocités de Staline, devant les procès truqués de Prague, devant l'invasion de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie par les troupes russes, devant l'absence totale de liberté dans tous les pays du bloc soviétique...on ne peut que considérer leur appel avec suspicion. Et puis on a envie de leur dire : le monde a changé depuis la Libération, la France n'est pas une île au milieu d'un océan. On ne fait pas ce qu'on veut. Il y a des réalités dont il faut tenir compte, à commencer par l'Europe qui commande plus ou moins ce que l'on doit faire. On est pour ou on est contre mais c' est comme ça. Même si on voulait faire tout ce qu'ils proposent on ne pourrait pas car ça ne dépend pas de nous. Désolé, Claire, pour une fois je ne trouve pas ton texte pertinent même si je suis souvent révolté par tout ce que je vois. Je crois que les solutions sont à trouver ailleurs que chez les vieux moscoutaires. Il faut qu'un jour en France on se décide à regarder devant et non pas derrière. Il y a beaucoup de choses à faire, à inventer mais c'est aux jeunes qu'il appartient de trouver quelque chose de nouveau en fonction du monde qui nous entoure. Le problème en France c'est que les jeunes ont renoncé depuis longtemps à faire preuve d'imagination. Il ne sert à rien d'avoir 20 ans et d'être l'avenir du pays si on a 60 ans d'âge mental."
Rédigé par : claire | 11 avril 2006 à 14:34
Dans ce cas, Claire, je ne peux que conseiller à toute personne qui aurait été interpelée (mais il y en a peu, n'est-ce pas ?)par le commentaire ci-dessus d'aller sur ton blog lire les réponses de José et ma pomme.
euh... à propos de pomme... interpelée ou interpellée ? finalement, hein ?
Rédigé par : casabaldi | 11 avril 2006 à 21:09
Té ! pendant que je suis là, j'ajoute que j'ai été sympa et courtois (c'est rare), dans ma réponse parce que c'était chez toi...
Mais je dois dire que je trouve cet irrespect pour ces gens simplement vulgaire, et la teneur général du commentaire d'une lacheté qui m'insupporte au plus haut point. On sait trop, aujourd'hui, quels ont pu être alors les comportements de nos compatriotes qui pensait des choses du genre (et je cite) : "Même si on voulait faire tout ce qu'ils proposent on ne pourrait pas car ça ne dépend pas de nous".
Et puis, "on ne savait pas", aussi ?
Rédigé par : casabaldi | 11 avril 2006 à 21:15
Chère Claire,
Comme Casabaldi, j'ai déjà répondu à Dang sur ton blog, de la même manière que je l'avais fait à un certain Ralph, qui tenait des propos du même type sur le mien.
Ces propos sont faux et fondamentalement malhonnêtes intellectuellement.
Mais ce qui m'occupe ici est autre chose :
je ne saisis pas bien l'intérêt qui te conduit à donner de la visibilité et à faire de la pub à des opinions pour le moins mal inspirées, sans que tu y apportes aucun commentaire, aucune correction.
Si les blogs ont une fonction ou une vocation honorable, ce n'est pas celle de répandre rumeurs et fausses nouvelles, mais de les décoder.
Rédigé par : José | 12 avril 2006 à 01:18
@ Jo' > bah... pour "défendre" Claire, au moins le débat a été poursuivit ici aussi ;)
NB : L'article est également sur Agoravox depuis ce matin !
Rédigé par : Nicolas | 12 avril 2006 à 11:41
Francesco > Merci d'être venu chez moi pour participer au débat. Et merci d'avoir été courtois. Je n'en attendais pas moins de ta part ; )
Et moi, je dirais "interpellée" : )
José > Il y a du avoir mauvaise interprétation de mes intentions par rapport au relai ici du commentaire en question. Aucune envie de colporter des rumeurs ou fausses nouvelles.
La prochaine fois, je m'abstiendrais.
Au fait, au passage, merci d'avoir encourager ma grande confiance en moi.; )
Nico > Merci du soutien!! ; )
Rédigé par : Claire | 12 avril 2006 à 17:57