Un rapport de l’Oxford Research Group publié le 13 juin
explique que la guerre contre le terrorisme est "une diversion dangereuse
(...) largement contreproductive" et que le "risque d'attaques terroristes
du style de New-York, Madrid ou Londres est accru et non diminué". Se basant sur une étude de 18 mois, ce
groupe de réflexion indépendant basé au sein de la prestigieuse université
d'Oxford estime que la guerre contre le terrorisme "créé plus de
supporteurs du terrorisme qu'elle n'en élimine" et vise plus à
"maintenir un statu quo militaire qu'à prendre en compte les racines du
problème".
Les vraies menaces pour la sécurité mondiale et le bien être
des humains sont le changement climatique, la compétition accrue pour les
ressources comme le pétrole, le gaz ou l'eau, le surarmement planétaire et les
inégalités sociales. Les politiques actuelles de contrôle et d’usage de la
force pour éradiquer les « symptômes » prônées par les Etats-Unis en
tête n’ont aucune chance de réussir sur le long terme. Le rapport préconise de
passer à une approche qu’il appelle « la sécurité durable » qui
consiste à : un remplacement des énergies fossiles par les renouvelables,
le désengagement progressif du nucléaire à l’échelle mondiale, une gestion des
ressources plus efficace (chasse au gaspi, recyclage…), réformes des échanges
mondiaux, des systèmes d’aides afin d’éradiquer la pauvreté, désarmement.
La
force du rapport est de montrer que tous ces problèmes sont interdépendants et
qu’on ne peut les isoler les uns des autres. « Si rien n’est entrepris
d’ici cinq à dix ans, il sera extrêmement difficile, sinon impossible, d’éviter
un monde fortement instable en 2050 » peut-on lire dans la conclusion. Les
auteurs ont bien conscience de l’ampleur de la tâche et estiment que ce
programme ne pourra jamais être mis en place sans une pression de la société
civile, des simples citoyens sur leurs gouvernements qui ne voient pas plus
loin que le bout de leur nez. Alors que la France va entrer dans la campagne
présidentielle, il me semble pertinent de reprendre les propositions de ce
rapport et de les confronter aux programmes de nos candidats à l’Elysée.
Le rapport est téléchargeable sur (en anglais) www.oxfordresearchgroup.org.uk
donc il y a des freemen a oxford :)
plutôt positif de voir de tels rapports (et qui corrobore à ce point les positions freemen)...
Rédigé par : Nicolas | 14 juin 2006 à 18:32
Encore faudrait-il que la société civile voie plus loin que le bout du nez de ses gouvernants...
Mais même quand c'est (peut-être) le cas l'effet est voisin de zéro, car ces gouvernants continuent à n'en faire qu'à leur tête : "Alors que les opinions semblent très majoritairement hostiles à des manipulations génétiques non maîtrisées, les gouvernements du Nord comme du Sud sont en train de subordonner toute la chaîne agricole et, au-delà d’elle, l’ensemble du vivant et de la biodiversité aux intérêts de quelques transnationales." De l’utopie scientifique au péril sanitaire.
Et la question des OGM me semble assez exemplaire car elle a été l'objet d'actions fortes, largement médiatisées et pénalisées : il semble que la position de la majorité des citoyens (de la société civile donc) ne fait aucun doute.
Que doit-elle donc faire, cette société civile, pour que ses délégués (ses employés car elle les rémunère !), ses élus, s'acquittent du rôle de courroie de transmission qu'ils ont aussi ?
Rédigé par : jcm | 19 juin 2006 à 07:15