Des
milliers d’emplois auront été perdus cette année. Les plans sociaux
n’auront jamais été aussi nombreux en 2006. Voilà ce qu’on peut lier
dans la presse tous les matins dans les la rubriques économiques ou
sociales
Quelques chiffres récents de suppressions
THOMÉ-GÉNOT : 294 - DALPHIMETAL : 303 - VALEO : 102 - EAK : 84 - FAURECIA : 690 - WAGON AUTOMOTIVE : 140 - MECAPLAST : 320 - DELPHI : 642 - BOSCH : 371, ....
Nul ne contestera que cette année pré électorale qui laisse la France « flotter » au gré des désaccords entre l’UMP et le gouvernement laisse les coudées libres à des restructurations avant que le nouveau président de la république n’entre en fonction.
A chaque annonce, les français angoissent un peu plus sur leur sort et se demandent si la prochaine « charrette » contiendra un des leurs ou eux mêmes. La situation décrite est aux antipodes des déclarations du premier ministre et de son ministre de la cohésion sociale.
Une déclaration montre bien pourtant que la façade se fissure : « Dominique de Villepin a laissé entendre lundi que le chômage était reparti à la hausse en octobre, précisant que la pause dans la croissance au troisième trimestre aurait "sans doute" des répercussions sur les statistiques de l'emploi. »
« Nous devons faire face à une pause de la croissance au troisième trimestre qui se répercutera sans doute sur les chiffres de l'emploi », a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'un déjeuner-débat de "CroissancePlus" avec quelque 200 chefs d'entreprise.
Où est-elle la croissance promis et brandie par Thierry BRETON ? Comment prendre au sérieux François FILLION lorsqu’il déclare que nous devons abroger les 35 H00 ? Mais M. FILLION il sont très nombreux ceux qui n’arrivent même pas à obtenir 35H00 de travail par semaine !!
Travailler plus pour gagner plus ? Oui, mais où ? Les nombreux chômeurs seraient bien aise de recevoir M. FILLION pour qu’il leur explique !!!
Si
de tous côtés, on prétend régler le problème des fermetures et
délocalisations avec des investissements massifs dans la recherche et
l’innovation (quand et combien ?) les français eux se rendent bien
compte à quel point on est en train de démanteler leur pays.
La recherche et l’innovation : Les mots magiques sont lancés. Mais savez vous que c’est exactement ce que tous les pays industrialisés ont en tête en ce moment ?
- Savez vous que l’Inde et même la Chine disposent d’universités qui sont déjà en concurrence avec les nôtres ?
- Combien de temps faut-il pour former des chercheurs ?
- Combien de gens en France ont-il la capacité de devenir chercheur ?
Innover pour produire où ?
L’Union européenne n’ayant aucune envie d’équilibrer les disparité sociales et fiscales et l’OMC organisant le reste, il est évident que même si la recherche française se distinguait dans l’innovation, la totalité de la production se trouverait implantée dans des pays à faible coût. Quels gains pour l'emploi ?
Que dire des industries automobile ou aéronautique qui ont d’ores et déjà installé des chaînes de production et des laboratoires dans les pays émergents d’Asie ?
Et pendant ce temps là on fait quoi ?
Que va t-on faire de ces gens licenciés après 20 ou 30 passés dans une industrie qui part vers des cieux fiscaux plus favorables ? Les pistes initiées par Jean-Louis BORLOO concernant les emplois à la personne ne pourront jamais compenser les pertes d’emplois qui se succèdent.
D’ailleurs, qui a décrété que les personnes âgées (qui sont les principaux futurs employeurs) auront des capacités financières susceptibles de pérenniser ce secteur d’activité ?
Un pays qui ne produit plus est un pays dépendant et voie de disparition. L’utopie d’une société basée exclusivement sur le service est un leurre et nos politique apparaissent désemparés ou insensibles à la détresse qui frappe chaque région.
A quoi sert de clamer la rupture lorsqu’elle ne consistera qu’à baisser le niveau des retraites ou les modestes acquis sociaux restants ?
COLUCHE dans un de ses sketchs disait « Simone WEIL elle veut plus qu’on fume mais c’est surtout les usines qui se sont arrêté de fumer » Ce trait d’humour serait-il en train de devenir une réalité qu’aucun des postulants à l’Elysée ne serait en mesure de régler ?
Sources - chiffres - Illustrations
Et pourquoi on ne parle jamais des toutes ces petites entreprises qui créent un ou deux emplois, et qui à elles toutes dépassent largement la somme des licenciements précités ?
C'est du fatalisme ? du négativisme ? de l'inconscience ? ou alors c'est un discours savament orchestré...
En tout cas, c'est une grave lacune, car on ferait bien de tourner un peu plus nos yeux, nos soutiens vers ce tissu qui recompose le monde du travail, plutôt que de claquer des centaines de millions d'euros pour tenter de sauver l'insauvable.
C'est bien l'esprit du Français de base, que de vouloir faire toute sa vie professionnelle dans un bon vieux boulot stable.. et de se plaindre après que ce n'est pas varié et motivant.
Quelle déchéance.
Rédigé par : javafred | 27 novembre 2006 à 22:43
et pourquoi on "oublie" de dire que plusieurs centaines de milliers emplois aujourd'hui en France sont vacants car personne ne postule ???????
Rédigé par : javafred | 27 novembre 2006 à 22:47
Javafred,
Votre raisonnement est calqué sur ce que vous lisez ou entendez sur les media. Savez vous que de très nombreuses petites entreprises sont des sous traitantes des grandes et vont directement payer le coût des restructurations.
Il ne faut pas oublier qu'un grand nombre de TPE ou PME se sont crées par des accords d'entreprises permettant à des cadres de quitter leur entreprise afin d'en créer une tout en bénéficiant de contrats. Que vont-ils devenir demain ?
Quant aux centaines de milliers d'emplois que vous citez, sachez que ce sont les mêmes qui étaient à pourvoir dans les années 50, 60 et 70 qui étaient des périodes de plein emploi.
Si ces emplois ne trouvent pas preneurs c'est parce que les conditions de pénibilité ne sont en général pas rémunérées à leur juste valeur.
Pour l'exemple, je vous citerai la profession d'éboueurs qui après avoir revu les conditions de travail et de salaire n'a plus jamais eu de soucis pour trouver des employés.
Voila une question à se poser pour beaucoup d'entreprises qui peinent à trouver des salariés
Rédigé par : JC BENARD | 28 novembre 2006 à 11:57
Non JC, mes propos ne sont pas calqués sur ce que je lis, mais sont du vécu et pour cause... je le connais bien ce tissu de PME. Non JC, les postes à pourvoir aujourd'hui ne sont pas les mêmes que dans les années 50, car ils sont nés du rejet par le système éducatif moderne de certains métiers jugés pas assez 'nobles'...
La 'pénibilité', concept à la mode qui me fait bien marrer est un alibi pour accentuer ce déficit. Les valeurs sociales à la Française doivent-elles nous faire croire que tout travail qui ne se ferait pas assis derrière un bureau est pénible et dévalorisant ?
Un petit bain dans le milieu des TPE, PME ramènerait beaucoup de nos théoriciens bien-pensants à des réflexions plus judicieuses.
Je ne vous parle pas de ces wagons de jeunes, que l'on a persuadés pendant toutes leurs études qu'ils étaient les meilleurs et qui réalisent lors de leurs premiers emplois que ce n'est pas si simple...
Heureusement les hautes sphères européennes préparent de longues dates des programmes industriels plus visionnaires que le marasme polito-financier français.
Je vous invite quand vous voulez dans 'ma' PME pour vous montrer qu'on peut y arriver. Et pourquoi pas pour avoir votre avis, car tout conseil est bon à prendre. A bientôt.
Rédigé par : javafred | 03 décembre 2006 à 23:03
Bonjour,
Je persiste et signe :
"Il ne faut pas oublier qu'un grand nombre de TPE ou PME se sont crées par des accords d'entreprises permettant à des cadres de quitter leur entreprise afin d'en créer une tout en bénéficiant de contrats.
Que vont-ils devenir demain ?"
J'ajouterai un autre problème :
La quasi totalité des TPE actuelles ne dépasseront jamais le seuil de 5 à 10 personnes alors qu'en Allemagne les TPE ont vocation à devenir les PME de demain.
Alors, au lieu de dépenser des milliards d'aide à l'emploi qui ne font que stimuler les "chasseurs de primes" ne vaut-il pas mieux investir directement dans les TPE pour les faire passer dans le monde de la PME ?
Rédigé par : JC BENARD | 04 décembre 2006 à 19:37