Un an et demi après sa création, le réseau freemen peut aujourd’hui considérer que ses premiers objectifs sont atteints.
Avec la déclaration du président de la République hier, et les demandes du premier ministre la semaine dernière, c’est en effet aujourd’hui tout l’échiquier politique, hors FN et LO, qui reconnaît l’existence et l’importance des deux points qui sont la base de ce réseau de blogs :
1. le changement climatique est un problème majeur, pas uniquement écologique, mais aussi politique et économique,
2. s’attaquer sérieusement à ce problème (et à d’autres… guerres, pauvreté, etc.) implique une remise en cause profonde de nos modèles économiques et particulièrement de la notion de « croissance »,
Tour à tour qualifié de think tank, de lobby, (voire de secte !), de « vraie puissance du net », de nouvelle franc-maçonnerie, d’avant-garde du 5eme pouvoir, le réseau freemen, qui n’est rien d’autre qu’un modeste réseau de blogueurs, s’était fixé il y a quelques mois comme premier objectif de faire entrer ces deux thèmes dans la campagne présidentielle.
Le premier thème a rapidement été pris en compte, notamment grâce aux interventions des forces écologistes, appuyées par Nicolas Hulot et Al Gore ; restait à le relier à la notion de croissance et à la définition de nouveaux indicateurs de progrès réel. Ce long travail s’achevait hier soir avec le ralliement du dernier bastion conservateur : la Présidence de la République française.
« C'est une révolution dans nos esprits tout autant qu'à l'échelle mondiale qu'il faut mener. Pour concevoir un nouveau mode de relation avec la nature et inventer une autre croissance. » Jacques Chirac. 11 mars 2007.
Cette déclaration est donc la dernière d’une longue série qui a vu tour à tour toutes les tendances politiques de ce pays reconnaître que la sacro-sainte croissance, qui concentrait il y a quelques mois encore toutes les attentions, n’était plus un objectif sensé pour une société moderne.
On trouvera ci-dessous les extraits les plus pertinents sur ce thème des discours et programmes des différentes tendances.
Nous sommes tout à fait conscient que le réseau freemen n’a pas fait cela tout seul et que chacun n’a fait ici que son devoir de citoyen du monde, selon ses propres moyens et convictions, que ce soit au travers de posts sur un blog ou de dîners avec des présidentiables ; nous tenons à remercier et à féliciter aujourd’hui tous ceux et toutes celles qui ont contribué à la diffusion et à la progression de ces idées.
Nous invitons chaque citoyen à se rendre compte que, au-delà de la mise en place de nouveaux objectifs et indicateurs, cette « autre croissance » n’est tout simplement pas compatible avec le capitalisme sous sa forme actuelle.
La majeure partie de notre économie, de nos entreprises, est aujourd’hui soumise à la dictature d’une course sans fin au profit financier dont nous devons la libérer.
Quelque soit le résultat des prochaines élections, la nouvelle équipe gouvernementale n’en aura en aucun cas les moyens.
Ce n’est pas dans une quelconque idéologie ou doctrine politique, ni dans des mesures gouvernementales que se situent les portes des nouveaux mondes ; mais bien dans la mise en place et la diffusion d’alternatives concrètes qui existent déjà par centaines. C’est à leur construction que nous devons maintenant consacrer l’essentiel de notre énergie.
Le monde sera le résultat de nos expérimentations.
Colonels Fedhmann Kassad et Aureliano Buendia
Lieutenant Francesco Casabaldi.
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Dominique de Villepin
Dominique de Villepin a demandé mardi à l'INSEE de mettre à la disposition des Français "deux ou trois indicateurs" nouveaux de croissance pour mettre en évidence le "progrès durable".
"Nous devons construire une croissance qui ait un sens plus large que la seule augmentation du PIB", a déclaré le Premier ministre à l'issue de la première conférence sur la croissance à Bercy.
Notant que les Français veulent une économie "dynamique" mais aussi "juste", "un environnement préservé, un système de santé de qualité, des services publics efficaces", il a appelé de ses voeux "de nouveaux outils de mesure plus en phase avec ces aspirations".
[…]
"La croissance, ce n'est pas seulement une question économique, c'est aussi un choix de société", a rappelé M. de Villepin, qui a réaffirmé son objectif d'une croissance de 3% à l'horizon 2012, contre 2% l'an dernier. AP
Corinne Lepage
"Leurs outils de mesure sont la croissance économique et le PIB. Ce qui ne rentre pas dans leur grille n’existe pas. Sept millions de Françaises et de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Une ligne statistique qui ne perturbe pas le chiffre du commerce extérieur. Le taux de suicide effarant chez les jeunes adultes, la consommation de neuroleptiques, d’antidépresseurs ? Du chiffre d’affaires pour les laboratoires qui les fabriquent, les pharmaciens qui les distribuent, encore du PIB. Une femme décède tous les quatre jours sous les coups de son partenaire ? Rien. Leurs outils sont systématiquement tournés vers la création de profils financiers. Et jusque-là tout allait bien, jusqu’à cette damnée croissance en berne. Cette croissance économique est un aveuglement idéologique."
François Bayrou
“Deuxième sujet, qui pour moi est central: celui des indices avec lesquels nous mesurons notre développement.
Le PIB donne la même valeur à une activité humaine qui détruit l’environnement et à une activité humaine qui le sauvegarde. Le travail de dépollution sur l'Erika est compté dans le PIB ! Cela ressemble à une entreprise qui ne proposerait pas de bilan, qui ne différencierait pas l’investissement et les frais généraux. Il faut que nous mesurions non pas l’activité, mais le développement humain . Il me semble nécessaire de définir internationalement un indice du développement humain.
Voilà les idées que je voulais aborder.
L’écologie devient la condition nécessaire de toute action politique. Le climat, est la grande menace du siècle. Partis comme nous sommes, si nous laissons faire le marché, la consommation, nous allons connaître la pire catastrophe humanitaire. Notre objectif, c’est de diviser par quatre notre consommation d’énergie fossile d’ici 2050. Et donc de la diminuer d’un quart d’ici 2020. Et nous n’y arriverons qu’en changeant, dans le bâtiment, dans les transports, dans les voitures, notre mode de vie. Et ce qui paraît une contrainte, est en fait la chance d’une vie différente.”
Et ailleurs, moins directement lié, mais « dans l’esprit » :
"Pour moi, ces questions, qu'on présente toujours comme des menaces, sont aussi une chance .
Il y a sans doute menace sur l'espèce humaine, mais pas sur notre niveau de développement. Pas si l'on considère que le développement, c'est le développement humain. Education, connaissance, capacité de vivre ensemble, capacité de vivre plus sobrement, de respecter la planète, capacité de voir dans les Indiens d'Amazonie nos frères humains embarqués dans la même barque, capacité de bâtir la gouvernance mondiale dont nous avons besoin, capacité de saisir les instances politiques de l'humanité des problèmes qui dépassent les États et les entreprises - ce que recèlent les questions dont nous débattons aujourd'hui, c'est un immense progrès pour l'humanité !
Il faut que nous ressentions et fassions partager aux Français cette idée : il faut répondre à l'urgence, et en même temps bâtir un projet de société pour la France, l'Europe, la planète.
Un nouveau modèle de développement est en germe, plus sobre . Tout comme un nouveau modèle de développement est en germe dans Internet, si on le regarde comme l'autonomie et la mobilisation des citoyens, par exemple dans les wikis.
Portons ce double message : responsabilité pour répondre à l'urgence, vision d'un nouveau mode de vie pour l'humanité ; et c'est alors que les citoyens, qui vont avoir à voter, nous entendront."
Alternative unitaire (point 2 du programme)
2 - UN NOUVEAU TYPE DE DEVELOPPEMENT
Protéger l’environnement
Les politiques libérales financiarisées et productivistes constituent un obstacle à la défense de l’environnement et à la sauvegarde de la planète.
C’est à la redéfinition du type de croissance, de production et de consommation qu’il faut s’atteler.
Parti socialiste
« Nous mettrons en place des indicateurs de croissance durable pour construire de nouvelles mesures de la richesse nationale qui prennent en compte le coût de la pollution et de la destruction des ressources non renouvelables »
source > A tous les hommes libres
Tout à fait d'accord.
D'ailleurs ce capitalisme est en train de s'autodétruire (Enron n'est qu'une prémisse de ce qui nous attend)
Rédigé par : Arnaud | 14 mars 2007 à 12:37
waouh! en voilà une bordée de promesses creuses qu'elle est belle! vous croyez encore au père noël, les copains?
Rédigé par : Sînziana | 17 mars 2007 à 19:07
Comme l'on devrait mieux le savoir, le maximum de la production mondiale de pétrole est pour très bientôt, 2007 ou 2008 sans doute.
Lire La fin progressive du pétrole
L'avenir de l'agriculture et comment nourrir les populations sont les aspects peu connus de la disparition du pétrole, comme celui de la surpopulation.
Le moment est donc venu (depuis longtemps en fait) de consommer beaucoup moins d'énergie et de se préparer à des réalités contraignantes, en changeant de façon radicale notre mode de vie, l'organisation du territoire (passer de l'exode rural à l'exode urbain), l'urbanisme, l'architecture, l'organisation économique et sociale.
Rédigé par : Florent | 20 mars 2007 à 17:35
Bonjour, je viens de validé mon "inscription" avec les freemen. Si vous pouviez faire suivre, merci.
Rédigé par : Jiminix | 05 août 2007 à 03:42