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Une journée s’achève, bordelaise, ensoleillée, légère [pas seulement], douce et contrastée.
Ma nouvelle vie commence avec une mauvaise nouvelle [on fait plus grave mais pas beaucoup plus con - comme l’écrivait « Monsieur Caca », les mauvaises nouvelles sont produites et distribuées à la chaîne pour des raisons d’économie d’échelle, celle-ci ressemble à une fin de série] en gagnant une heure sur la route une récente nuit décisive, j’ai laissé mon permis, une petite fortune et un bout de liberté sur le bas-côté.
Chemin filant, en refaisant [tant bien que mal] ma vie en 24h, me suis-je prouvé mon aptitude à rebondir, ou l’absolue nécessité de renoncer aux choix qui ne vous ressembleraient pas ? J’ai laissé derrière-moi plus qu’un pan de vie, un douloureux essai non transformé de bonheur conjugal [le leurre du bonheur ne dure-t-il qu’une bonne-heure ?] mais aussi une tentative professionnelle avortée de réunir des talents, des énergies, des envies et cela pour milles raisons, des bonnes et de moins bonnes, par-ce que ce projet d’entreprise prenait une tournure qui, humainement notamment [et je ne fais aucun amalgame entre les uns et les autres] me déplaisait.
Les « blogpapiers », le projet d’édition des meilleurs notes des blogs francophones dans un recueil anthologique, connaîtra, je n’en doute pas un instant, les mains moites et les yeux curieux de lecteurs off-line d’horizons et de motivations diverses. Je me battrai pour que ce projet soit. Pour qu’il soit beau. Pour se faire, il est urgent que ceux [de mes associés] qui n’ont pas fait le nécessaire [un courrier] pour que la SARL Sources Editions puisse sortir de la scène et permettent ainsi la déconsignation de son capital comme la poursuite de cette aventure, agissent de façon responsables. J’ai déjà « dérapé ». Point d’attaque ici, juste une perche… Avançons ! Ce projet vaut mieux que nos amertumes. Aux autres merci mille fois de votre compréhension, au delà des déceptions.
*
Il est des victoires dont il ne faudrait jamais se prévaloir,
des défaites dont il est essentiel d’être fier.
Il est des combats qu’il ne faudrait jamais avoir à mener,
des gains dont on se serait si volontiers passés…
Aujourd’hui j’ai aimé laisser filer des minutes avec mes proches, ai bataillé ferme pour surmonter mes tracas passagers et soucis plus personnels. Demain j’aimerais passer ce temps libéré des emmerdements - pardon pour la poésie - liés à ces dernières semaines et à ces choix, pas forcément compris, sans doute pas strictement rationnels.
Après-demain sera vraisemblablement piéton !
Après-après demain pourrait être tout simplement nomade.
Ailleurs il fait un temps radieux.
Croyez-moi, j’en viens !
« Là-bas » est un lieu de félicité.
« Là-bas » est en nous.
« Là-bas » n’est d’ailleurs pas un lieu mais un instant,
Un instant qu’une vie ne suffit pas forcément à tenter de rendre durable,
ou possible.
Tournons cette [putain de] page.
Tournons-la vraiment.
Il se peu que le prochain chapitre soit celui tant attendu.
La vertueuse (re)conquête de l’amour.
La victoire du cœur.
Là-bas ou ailleurs.
Tant de choses dans la vie sont plus importantes que ces rancœurs,
tant de joie sont inaccessibles quand les animosités sont trop vives
et tant de temps reste perdu à se battre contre des ombres,
à se tromper de combat, d’adversaire ou de terrain,
pour de fallacieuses et d’insondables victoires imbéciles…
*
Avançons.
Sans excès de vitesse…
Le monde a besoin de nos élans.
Et il est urgent que le monde ralentisse.
Ce sera notre révolution d’effleure,
Notre mai soit sans suite, soit salvateur,
Notre grand soir sans cuite ni vertige.
Ralentissons.
Pour aller véritablement de « l’avant ».
La sixième extinction ne peut supporter l’inaction et les silences coupables.
Le temps de parcourir cette note deux à trois personnes au moins sont mortes du sida, autant sont mortes de faim, essentiellement en Afrique sub-saharienne, une dizaine d’espèce connu a disparue de la surface du globe et la température depuis notre/votre première lecture enfantine a grimpé plus qu’entre ce même jour et la disparition des derniers dinosaures. Présumer des conséquences de notre mode de vie serait faire de la science-fiction, du reality-drame prospectif.
Nos maux sont peu de chose.
Nos errances, elles, pourraient être tragiques.
Alors trêve d’enfantillage.
Il est de plus beaux combats.
Et il est déjà bien tard pour s’y dédier.
Changeons demain.
Changeons.
Rêvons plus fort.
De singes volants,
De mondes meilleurs,
D’épanouissement,
De piaillements d’enfants,
De beaux livres,
De la caresse du vent,
Du goût du travail,
Du goût de l’autre,
Du (dé)goût de sois,
De développements durable,
D’utopie concrète,
De mai 2005,
De nos soixante ans,
De la fin du pétrole,
De ce qui se jouera d’ici là.
De demain.
De toi et moi,
De nous et d’eux…
Des victoires idylliques.