14-15 janvier, Matignon
Ce week-end, Dominique de Villepin fait du dialogue social. Il était temps: le CPE sera la surprise de sa conférence de presse, le lundi 16 à 11 heures. Il téléphone donc à François Chérèque et lui présente le nouveau contrat. «Vous aurez les jeunes contre vous, comme pour le CIP!» répond le secrétaire général de la CFDT. L'éducateur qui sommeille en lui (c'est sa profession d'origine) s'éveille: «Et nous, on ne laissera pas les jeunes tout seuls.» Le ton monte, le Premier ministre s'échauffe: «Vous irez donc manifester avec les gauchistes puisque cela vous plaît!» Villepin parle tellement fort - c'est son habitude - que le syndicaliste est obligé d'éloigner le combiné de son oreille. Les secrétaires généraux de FO, Jean-Claude Mailly, et de la CGT, Bernard Thibault, ont été encore plus maltraités. Seule Laurence Parisot a connu un - petit - traitement de faveur: la présidente du Medef est reçue par le chef du gouvernement, le samedi. Elle émet des réserves car elle aurait préféré une généralisation du contrat nouvelle embauche (CNE) plutôt que ce CPE discriminant pour les jeunes. En fin de conversation, elle demande au Premier ministre s'il a prévenu François Chérèque et s'attire cette réponse, qui l'étonne: «Pas encore!» Le chef du gouvernement va laisser s'écouler plusieurs heures avant de le faire. Ce qui n'empêche pas son directeur de cabinet, Pierre Mongin, d'affirmer très sérieusement: «Le Premier ministre passe son temps à consulter les partenaires sociaux…»
Le secret était bien gardé: c'est au début de décembre que Villepin a voulu entamer la deuxième phase de son plan emploi. Envisagée un moment, l'extension du CNE est exclue: le chef du gouvernement avait promis son évaluation avant toute modification et il redoute qu'une telle mesure n'apparaisse comme la généralisation de la précarité aux détenteurs de CDI, c'est-à-dire à l'immense majorité des salariés. D'autant que les quelque 6 millions de fonctionnaires resteraient bien à l'abri dans leur super-CDI à vie: de telles distorsions seraient dangereuses pour la cohésion de la société française.
Au nom de cette cohésion, le sort tombera sur les plus jeunes. Parce que Matignon découvre cette évidence qui mobilise, en vain, tous les gouvernements depuis 1977: le chômage des moins de 26 ans. Le taux d'activité des Français ressemble à une bosse de dromadaire, expliquent les conseillers de Villepin: au milieu, celui des 25-50 ans est correct, mais il s'effondre aux deux bouts, pour les seniors et les jeunes.
Le 16 janvier, le Premier ministre dévoile son projet. La première réaction de l'UMP est de revendiquer la copaternité de l'idée: «Les propositions présentées par Dominique de Villepin ont été élaborées à la suite de plusieurs entretiens avec Nicolas Sarkozy», précise un porte-parole.
10 février, Toulon
«Debout face à la mer», le voilà qui «regarde vers l'avenir». Dominique de Villepin, en visite à Toulon, signe le livre d'or de l'hôtel de ville. Ce jour-là, il s'offre un bain de foule ensoleillé. Pour un peu, on le croirait en campagne électorale: «Rien n'est gagné, aucune place n'est réservée, tout est à conquérir», lance-t-il aux élus varois. La veille, il a recouru à l'article 49.3 de la Constitution pour mettre un terme au débat sur la loi sur l'égalité des chances à l'Assemblée. «Il a compris que ce geste l'aiderait à faire du CPE un acte fondateur», dit un député parmi ses proches. L'ambiance dans la majorité va vite changer. Moins de deux semaines plus tard, un responsable chiraquien lâche: «On sent de l'affolement à Matignon, parce que ce ne sont pas des guerriers. Villepin a la peau bronzée, mais ce n'est pas du cuir.»
10 mars, place de la Sorbonne
Au lendemain d'une journée de manifestations, le mardi 7 mars, qui attirent dans la rue entre 400 000 et 1 million de personnes, débute «la prise de la Sorbonne». Quelque 150 étudiants s'y sont fait enfermer pour la nuit. Jeudi matin, les anti-CPE manifestent place de l'Etoile. Le recteur en aurait profité, d'après les jeunes, pour fermer la fac, bloquant une cinquantaine d'entre eux à l'intérieur. Le fief de Mai 68 interdit d'accès? Insupportable! Le vendredi 10 à 17 heures, environ 300 étudiants et une poignée de journalistes s'introduisent dans les bâtiments. CRS prêts à intervenir, boucliers levés, rues bloquées, la Sorbonne est contrôlée par les forces de l'ordre.
En solidarité avec ceux qui sont à l'intérieur, les manifestants investissent le boulevard Saint-Michel. L'occupation s'organise: des barricades sont montées, une étudiante fait la quête pour ravitailler les occupants, un grand feu de bois est allumé sur le boulevard. Ambiance bon enfant pour une manifestation qui se voulait pacifique. Vers 23 h 30, les premiers projectiles sont lancés sur les forces de l'ordre par un petit groupe de jeunes. Ils ont beau être hués par les étudiants, la guerre est déclarée. Les forces de l'ordre mettent fin à l'affrontement en évacuant les lieux à 3 h 45.
11 mars, au-dessus de l'Atlantique
L'évacuation de la Sorbonne a donné lieu à un bras de fer entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur, en déplacement aux Antilles, ne la souhaitait pas, estimant que rien de très grave ne s'était produit sur place. L'intervention de la police entraînerait, selon lui, la fermeture de l'université et le déplacement des troubles vers d'autres facultés. Mais, au téléphone, le Premier ministre s'est fait pressant et a obtenu gain de cause. Une fois l'opération terminée, Sarkozy profite de l'aubaine. Il est alors dans l'avion du retour avec une quinzaine de journalistes et s'attribue la réussite de la manœuvre: «Réveiller Villepin à 4 heures, ç'aurait été vache!» Un conseiller de Matignon se contente de souligner: «Sarkozy récrit l'Histoire, comme toujours!»
12 mars, Place Beauvau
Ce dimanche soir, l'intervention de Dominique de Villepin pendant le journal de 20 heures de TF 1 est suivie par 11,5 millions de téléspectateurs. Pas par Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur réunit ses proches pour évaluer les répercussions de la crise sur sa propre trajectoire et son écran de télévision reste éteint. «Personne n'a même songé à allumer la télévision, s'amuse un participant. Un collaborateur est venu résumer en trois phrases les propos du chef du gouvernement.» Tout est dit: l'histoire que raconte Villepin n'intéresse pas le président de l'UMP, concentré sur son seul objectif élyséen. Mais elle le concerne si elle l'entraîne dans la chute. Sarkozy a tancé les Renseignements généraux, à qui il a reproché d'avoir sous-évalué, au début du conflit, l'ampleur du mouvement. La pression a désormais redoublé: le ministre de l'Intérieur exige note sur note. Le 15 mars, il sera le premier à rencontrer tous les syndicats, de salariés comme d'étudiants et de lycéens: il évoque avec eux les mesures d'encadrement pour la manifestation du jeudi 16.
12 mars, bureau de Jean-Louis Borloo
Ici, au moins, la télévision est allumée. Jean-Louis Borloo regarde, en compagnie d'un visiteur, Villepin proposer quelques garanties supplémentaires. Le ministre de l'Emploi fulmine: «Ce n'est pas avec ça que l'on va s'en sortir!» Et commence à réfléchir à voix haute: «Dans huit jours, ils vont être obligés de le retirer…»
14 mars, Matignon
Réunion autour du secrétaire général du gouvernement, Jean-Marc Sauvé. Les socialistes ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Sauvé considère qu'il n'y a rien à en redouter, sauf l'argument «cavalier»: le CPE a été introduit par amendement dans une loi à l'objet un peu éloigné… Il craint aussi la Cour européenne de justice, qui devrait sanctionner à coup sûr l'absence de motivation du licenciement. Mais la CEJ ne jugera pas le CPE avant dix-huit mois…
15 mars, université de Marne-la-Vallée
Reggae en fond sonore dans l'amphi. D'un banc à l'autre, on discute, on joue aux cartes. «Blocage pacifique nocturne» dans cette fac de banlieue. Une centaine d'étudiants occupent pour le deuxième soir d'affilée le hall et un amphi. Loin de l'agitation parisienne, cette université commence tout juste à se mobiliser. «Ça fait quasiment deux mois qu'on fait de l'information mais l'impulsion n'a été donnée que vendredi, où l'AG a rassemblé 800 personnes, souligne Marc, 22 ans, un leader de l'Unef. Nous avons réussi à faire comprendre que signer une pétition, ce n'était pas suffisant.» Alors, quand le président a décidé la fermeture de l'université, contrant les étudiants qui avaient voté le blocage en AG, un petit groupe a décidé de ne pas se laisser faire. Leur amphi, ils ont bien l'intention de l'occuper jour et nuit.
Pour éviter tout débordement, les étudiants se sont fixé des «règles de vie»: pas d'alcool ni de cigarettes dans l'amphi, pas de dégradation du matériel. Le lendemain matin, ils ont tout rangé. Ils ont même passé l'aspirateur sur la moquette.
16 mars, Rue de Solferino
Le PS, qui n'arrive pas à «accrocher» le mouvement, se déchire. Certains suggèrent de protester contre la tenue, la veille, d'un séminaire gouvernemental. «On n'a jamais vu un conseil de guerre ministériel organiser la riposte à un mouvement étudiant», s'enflamme un proche de Strauss-Kahn. Mais le parti ne fera rien, dans un conflit où sa présence est soit incongrue, soit jugée indésirable par les jeunes.
17 mars, Elysée
Jacques Chirac s'approche du pupitre pour une remise de décorations. Huit jours plus tôt, l'Elysée s'était offusqué: le président, qui était à Cannes, n'avait certes pas dit un mot du CPE - mais comment imaginer qu'il le fît, alors qu'il était là pour discourir de l'Europe spatiale? Ce vendredi, il décore Mireille Darc et quelques autres personnalités: c'est dire si le moment est propice… Pourtant, face à l'urgence de la situation, le chef de l'Etat a commencé son propos par un appel à la responsabilité avant la manifestation du lendemain. Il ne semble pas qu'Alain Delon, présent dans la salle des fêtes, ait eu l'intention d'y participer. Le sentiment d'urgence gagne l'exécutif.
18 mars, Paris
Le rassemblement parisien a mis beaucoup de monde dans la rue: 80 000 personnes selon la police, 350 000 selon les syndicats - en fait, il s'agit d'un chiffrage de la CGT, la CFDT n'en a compté que 250 000. Sur un cortège long de 6 kilomètres, il y avait des jeunes et des salariés. Des étudiants et des lycéens. Des intermittents et des stagiaires. Des copains et des collègues. Et des familles, beaucoup. «Mère, grand-mère et prof d'université en colère», brandit Liane à bout de bras. Cette enseignante en sociologie à Reims, qui raconte s'être mise en grève «toute seule», est venue avec sa fille. Patricia aussi a emmené Théo, 3 ans. Il faut bien, parce qu'à moins de trouver une baby-sitter… «Le CPE, c'est la porte ouverte à encore plus de précarité», estime cette enseignante de 28 ans. Les jeunes non plus ne veulent pas devenir «une génération de Tanguy», vivant aux frais de leurs parents. Ce jour-là, téléphone portable à la main, ils se sont beaucoup pris en photo. Comme s'ils n'en revenaient pas eux-mêmes de cette mobilisation qu'ils ont largement contribué à faire exister.
19 mars, Matignon
Cet après-midi, Dominique de Villepin reçoit. Nicolas Sarkozy, d'abord, en tête à tête, puis en compagnie du directeur de cabinet, Pierre Mongin, et du conseiller Bruno Lemaire. Version Beauvau: le ministre d'Etat fait «des propositions politiques pour sortir de la crise, au-delà des ajustements sur la période d'essai de deux ans et le licenciement sans motif». Version Matignon: «Le piège, c'était la pression de ce week-end. Sarko a compris qu'il y avait maintenant une possibilité de s'en sortir et il veut en être.» Le chef du gouvernement refuse de s'avouer battu: «S'il baisse dans les sondages, il monte à droite», note un conseiller.
De son côté, Sarkozy a déjà son programme des jours à venir en tête: le 25 mars, en accueillant de nouveaux militants UMP, il précisera sa conception de la jeunesse d'aujourd'hui - «Faire un programme pour les jeunes, ça ne veut rien dire, précise l'un de ses proches: ce n'est pas une communauté!»; deux jours plus tard, à Douai, il tiendra un meeting «personnel», c'est-à-dire ouvert à un public autre que celui de l'UMP, consacré aux «sécurités» au sens large, selon l'expression de Pierre Méhaignerie… et aussi de François Hollande.
Au ministre de l'Intérieur succèdent, dans le bureau du chef du gouvernement, Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, puis Gilles de Robien et François Goulard. Un ministre du cercle rapproché de Villepin dresse un bilan politique: «Le CPE est l'une des mesures les plus sociales jamais prises pour l'emploi des jeunes, n'en déplaise à Borloo.» Et de cibler les sarkozystes: «A leur place, j'aurais submergé le Premier ministre de mon soutien. Mais la traîtrise, chez eux, c'est physiologique. Ils prônent le retrait pour que Villepin apparaisse comme dépourvu de tempérament.» La confiance règne.
19 mars, Dijon
La coordination nationale étudiante rassemble 400 délégués. 16 porte-parole sont élus - comme toujours, les syndicats et les organisations politiques sont surreprésentés. Selon la direction de la Ligue communiste révolutionnaire, 5 sont encartés au PS (surtout des fidèles de Jean-Luc Mélenchon et d'Henri Emmanuelli), 4 à la LCR.
19 mars, Elysée
Frédéric Salat-Baroux téléphone à la CFDT. Le secrétaire général de l'Elysée veut amener le syndicat à négocier et fait des propositions: raccourcir la durée du contrat et revenir sur l'absence de motivation du licenciement. Mais la CFDT reste inflexible: seul le mot «retrait» la fera bouger. François Chérèque avait déjà eu l'occasion de le dire le 8 mars à Jean-Louis Borloo. Le leader de la CFDT s'était plaint de son long silence. Le ministre: «Alors, François Chérèque est fâché avec Jean-Louis Borloo?» Le syndicaliste: «Non, mais le secrétaire général de la CFDT est un peu fâché avec le ministre de la Cohésion sociale.»
La centrale de Chérèque est très courtisée, car le gouvernement découvre - tardivement - qu'elle est le seul grand syndicat capable de négocier une réforme. Elle l'a fait en 2003 avec celle des retraites, mais l'a payé en termes d'image et de nombre d'adhérents. Aujourd'hui, elle est agacée d'être «le syndicat qui peut craquer» et ne prendra pas le risque de rompre l'unité syndicale pour aller discuter. Parce que son congrès (du 12 au 16 juin) approche. Parce que ce recours tardif au dialogue social l'irrite. Parce qu'elle est convaincue, sur le fond, que le CPE est une mauvaise réponse au chômage des jeunes. Elle a d'ailleurs fait ses propres propositions.
19 mars, Paris
«Liberté d'étudier!» ont-ils scandé. Rassemblés devant l'Hôtel de Ville, à Paris, quelques centaines d'étudiants ont répondu à l'appel du collectif Stop Blocage, un rassemblement d'antibloqueurs qui se veut «ni politisé ni syndiqué». Leur signe de ralliement: le blanc. Parce que c'est neutre. Et parce que c'est amusant, aussi, de voir cette place mouchetée de blanc. «Notre action reste encore désorganisée, mais on représente une certaine partie des étudiants», souligne Alexis, 21 ans, en quatrième année de droit. Parmi les manifestants, on trouve aussi bien des pro-CPE que des anti. Ces étudiants veulent «juste» travailler. Retourner en cours, se réapproprier leur université. «On est jeunes, on ne veut pas être sous la dictature d'autres jeunes», expliquent deux étudiantes en lettres. Elles rêvent d'une consultation simultanée des étudiants, dans toutes les facs, sur le blocage.
20 mars, Conseil économique et social
Jacques Dermagne, président de cette assemblée, reçoit un appel de Bernard Van Craeynest. Le nouveau leader de la CFE-CGC lui fait part de son idée: pour débloquer la situation, pourquoi ne pas organiser une rencontre en terrain neutre? Le CES, qui rassemble patrons, syndicats et membres de la société civile, est tout indiqué. Dermagne prépare, depuis juillet dernier, des assises de la jeunesse pour le 29 septembre; il ne voudrait pas qu'une telle initiative, décidée dans l'urgence, parasite son travail de fond. Mais il se laissera tordre le bras si on le lui demande. Après tout, en mai 1968, le palais d'Iéna avait déjà offert un refuge aux partenaires sociaux: François Ceyrac (CNPF), André Bergeron (FO) et les autres s'y retrouvaient tous les matins autour d'un café.
20 mars, Matignon
Dominique de Villepin reçoit une vingtaine de chefs d'entreprise: Claude Bébéar (Axa), Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain), Maurice Lévy (Publicis), etc. Depuis deux mois, on entend peu ces dirigeants. Si la CGPME (petites et moyennes entreprises) a clairement manifesté son appétit pour le futur contrat, le Medef s'en est distancié… avant de saluer l'initiative du Premier ministre. «Les patrons n'aiment pas les seuils, qu'il s'agisse de l'âge [CPE] ou de la taille de l'entreprise [CNE]; ils préfèrent les mesures générales», explique l'un d'eux. Ils sont plutôt favorables à la création d'un contrat unique et Denis Kessler, PDG de la Scor, s'est taillé un joli succès en défendant cette formule devant les membres de l'Afep, un lobby de grandes entreprises, le 15 mars. Il les a fait rire aussi en affirmant que le CPE était aussi précaire que… le Pacs, ou en comparant la légèreté du Code du travail suisse (34 pages) à la lourdeur de son homologue français: le premier se lit au cours d'un trajet Paris-Genève; le second nécessite de faire trois fois le tour du monde!
Dans la soirée, les syndicats optent pour une journée d'action le 28 mars, ce qui laisse du temps, aux uns pour mobiliser, aux autres pour réfléchir. La tension s'accroît quand on apprend qu'un syndicaliste se trouve dans le coma depuis la manifestation de samedi.
21 mars, Paris
Le petit déjeuner des responsables de la majorité, à l'hôtel Matignon, s'est bien passé. «Il fut d'autant plus calme que Nicolas Sarkozy n'était pas rentré de son déplacement en Corse!» note en souriant un présent. Le chef du gouvernement a fixé son mot d'ordre pour la semaine: le dialogue, mais à l'intérieur de la loi. Si les dégâts sont déjà considérables, le conflit n'a pas trouvé son dénouement. L'ancienne ministre Roselyne Bachelot, qui a, comme porte-parole du candidat Chirac, observé Villepin de près pendant la dernière campagne présidentielle, résume la situation: «Il faut des gens pour sortir de la tranchée, et le Premier ministre fait partie de ceux-là. Il reste à savoir si c'est pour remporter la victoire ou pour se faire massacrer.»
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