La grosse dame était fatiguée. Elle avait raté tous ses régimes. Elle ne pouvait plus les voir, son chien, sa vieille chatte, son canari bègue. C'était une satire sociale, de l'Audiard, une sitcom, une improvisation grassouillette et aigrie à elle seule, la Dame. Elle ne commandait plus de pizza, ne zappait plus pendant les pubs, se croyait contagieuse aux cons. Elle se cachait sous les draps, la vieille. Elle s'en fou, elle les aime pas, ses boules de poils, ce tat de plumes, ni le voisin et ses Grosses Têtes, la voisine et ses Claudettes, le faux-jeune-faux-beau d'en face. La grosse dame les emmerdait, Tous les fils des Carpentiers, les petits-fils de De Rosnay, les mauvais Delpèche, les Faux-Restier. Elle n'ouvrait la fenêtre qu'en se trompant, un petit tour et elle s'en va, pas fâchée, mais usée, dolipranée à l'excès, même plus heureuse quand vient Lepers. Elle avait condamné le grenier, oublié le garage, à l'abandon, négligeait la deuxième salle de bain. Les enfants qu'elle n'avait pas eu le temps d'avoir sont partis. Petit à petit, espoirs après regrets. C'est un peu sa Sibérie, cet étage ou elle ne va guère, où ronronnait hier sa colonisée jeunesse. La bâtisse était en vente. La vieille s'apprétait à la hanter. Quand on ne s'est pas aimé, quand finie la musique, on ne sait lors que jalouser, comme pour justifier, vanité, son propre mépris. ça vaut ce que ça vaut. Avant de claquer la porte, la vieille a chié dans la cuisine, entre le petit buffet et l'armoire à gateaux. ça vaut ce que ça vaut : j'y ai marché du bon pied !
J'aime le texte, "brut de décoffrage" mais fais gaffe, trop de fotes d'ortografe!!! :)
Rédigé par : washi | vendredi 27 janvier 2006 à 23:11
j'ai élagué... 'doit en rester :)
Rédigé par : Nico | samedi 28 janvier 2006 à 16:39