4 jours. Il faut 4 jours à Total pour engranger 1 milliard de Francs de bénéfice (oui, je parle en francs. Et je fais ce que je veux avec mes cheveux). Il en faut 8 à la BNP, 10 à la Société Générale, moins de 15 jours à Renault et tous les mois L’Oréal ou Danone, pour ne citer qu’eux, en font autant. Des hausses de profits de près de 20 à presque 40%. Des records français dans une économie nationale en croissance de moins d’1,5%. Des profits gagnés à l’étranger, me direz-vous, dans un contexte de croissance globale de… A peine plus de 4%. A oui, j’oubliais, Total a aussi débouté des plaignants d’AZF et fait un doigt de plus à d’autres, victimes de la tristement célèbre Erika. Mais on y reviendra. Décidément, cette semaine c’est l’économie qui était à la fête. Pas nous. Notez que ces résultats sont peccadilles, pour prendre le seul exemple de l’Or Noir (je mets des majuscules, ça fait joli et c’est poli) ExxonMobil a frisé les 40 milliards (+43%) ce qui représente 5% de la valeur due à la croissance aux Etats-Unis (pour 50% de ce que la croissance 2005 a rapporté à la France pour les bénéfices de Total ! Soit un an de smic pour un million d’insérés de force !). Oui on ne parle que de profits ici. Pas de ristourne de prévue à la pompe, pas de super-impôt façon GB (non, non, n’insistez pas) ni de redistribution quelconque des richesses voir même d’investissements massifs. Allez, marrez-vous, aux Etats-Unis (le pays dont 45% des richesses sont détenues par 1% de la population) ils sont 40 millions de citoyens plus ou moins secondaires a vivoter sans assurance maladie. Mais prenez note : « retraite » est en passe de devenir chez nous aussi une insulte inqualifiable (mais caricaturable, avec ou sans bombe à retardement dans le turban). Le capitalisme financier, une autre forme d’intégrisme religieux ?!
Il fallait lire à ce sujet le très bon dossier de Challenges paru en fin de semaine dernière. Comme il fallait lire Charlie Hebdo, une fois encore, pour nourrir et décrypter ce débat pyromane à propos des manipulations toute politiques (de régimes dictatoriaux en mal de légitimité) des « petits Mickey » – comme un compère blogueur nomme ironiquement les griffonnages à l‘origine de l’effrayante offensive obscurantiste – Griffonnés sans talent il y a des mois de cela et parodie d’un choc (et non d’une guerre et a défaut d’un dialogue) de civilisations. Un choc entretenu par des extrémistes de chaque bord et autres intégristes aux canines rayant les carrelages ancestraux, le tout arrosés de capitulation présidentielles Gauloises et de remords Vikings à tord exprimés. Le totalitarisme islamique (voir également la Tribune d’Ayaan Hirsi Ali, député néerlandaise publiée dans Le Monde de Mercredi dernier - daté du jeudi 16 février) aura-t-il au moins l’outrecuidance de réveiller nos convictions et fondamentaux telles les valeurs héritées des lumières du 18° siècle – que nous croyions jusqu’à peu devenues de tièdes évidences universelles – comme la laïcité et la séparation des pouvoirs, la liberté d’expression et celle de la presse, le droit au blasphème et à la critique religieuse, tout autant que la responsabilité qui incombe en contrepartie à ceux qui en usent ? Permettez-moi d’en douter… Et de rappeler qu’à l’instar des promesses, la religion (quelle qu’elle soit) n’engage que celui qui y croit ("il me laisse dire merde, je lui laisse dire amen" disait Brassens, un autre athée-laïc s’il en est). Laïcité, je t’avais crue forte !
« Evoquer sa posternité revient à faire des discours aux asticots », écrivait à peu de chose près Céline Dans son Voyage au cœur d’une haine occidentale (admettons que j’ai fait pris quelques libertés avec le titre). Evoquer sa perpétuité revient, pourrait-on aussi lui répondre, à théoriser sa propre euthanasie. Celle vécue dans la pire des promiscuités, dans un délabrement, une horreur sanitaire et un humanisme moyenâgeux est une euthanasie d’Etat. Un abandon et une honte nationale : celle de nos geôles. Des prisonniers français (une dizaine à ce jour) condamnés à de très longues peines demandent la fin du mensonge et de la torture. Ils réclament à leur encontre le rétablissement de la peine de mort. Et avec elle la fin de cette odieuse galéjade… Tiens, en parlant de mensonges, après avoir donné une ultime (?) représentation dans l’Océan Indien, Clément, sot, notre plus célèbre déchet non-exportable ( je vous sens moqueur cherchant un nom) a été rappelé par l’homme qui condamne les provocations évoquées un chapitre ci-dessus (en effet la proportion « magique » de 0,1% de la masse totale en amiante résiduel n’était que le fruit de bricolages dans le seul but que la Commission Européenne ne puisse classer le Clem’ comme déchet dangereux interdit à l’exportation. Vive la mondialisation et l’acharnement des OMG, une fois n’est pas coutume !). Rappelé par qui ça ? Par l’homme des marchés publiques truqués d’Ile de France, le résident plébiscité un sombre 21 avril et ami des pétrodictateurs en tout genres. J’ai parlé de dictateurs moi ? En Suisse on tente de rapatrier leur argent vers les pays d’origine. Au mieux vers leurs habitants. Au mieux, on vous dit. Sani Abacha – dictateur ayant sévi au Nigeria, mort en 1998 – avait accumulé 700 millions de dollars. S’il avait été PDG de Total c’eut été moins honteux… Je sais elle était facile, mais j’ai la dent dure face à l’ordure… 700 millions c’est à peu près ce que les philippins ont pu récupérer, intérêt compris, après le défunt départ du pas-du-tout-regretté Ferdinand Marcos. Quelqu’un a une calculette, j’ai une addition en préparation à la table 2008 ?
Pendant ce temps autocensuré j’ai regardé pousser une nouvelle ride autour de mon nombril toujours pas trentenaire, ai joué à sublimer ma Dora Maar, ai souri en clin d’œil à l’ultime dos Cowlé du triporteur Darry Darricau, ai écouter le récit épizootique du fabuleux destin d’H5N1 arrivée (enfin !) chez nous et du Chik’ qui s’apprête à inscrire séquelles cardiaques et neurologique dans le plan de carrière de 80% de réunionnais (dont 31 sont morts, n’en déplaise aux décomptes ministériels). J’ai également pris ombrage une fois de plus des avancées nucléaires d’un Mahmoud Ahmadinejad (le copain du Professeur Khan, l’homme qui fait boum) tyran négationniste s’il en est à la tête (barbue) d’un pays, l’ancienne Perse, dépucelé de sa morale par le truchement d’une possiblement contagieuse révolution (soit disant républicaine) islamiste de 27 ans d’age (la révolution pas le tyran, cela-dit très peu pris au sérieux à « l’intérieur » lui qui il y a deux ans seulement était inconnu au bataillon) ; tyran qui a pour allié le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine et la tendance Chiite Moqtada al-Sadr en Irak (prenant ainsi en otage l’armée US par la même). Jolie photo de famille. Israël qui pleure son Sharon, stone, réagira-t-elle alors que ses sous-marins nucléaires sont déjà en place ? J’ai lu Guy Verhofstadt cette semaine aussi, le premier ministre belge, qui prêchait pour un retour à une Europe politique, et si cela ne se fait pas à 25, de revenir à l’idée fondatrice des Etats-Unis d’Europe avec les Etats de la zone Euro (et pourquoi pas ?), ai entendu Borloo avouer à un maraîcher vendre lui aussi des salades, celles du gouvernement (à Toulon), entendu également Frêche traiter de sous-hommes des harkis sans réaction aucune de la direction du partie qu’il a pour le moins aidé et soutenu (chacun son con) et Le MRAP se décrédibiliser définitivement, passant d’antiraciste à théoricien de l’islamophobie (Lire Pierre Jourde dans Marianne se demander si « l’humour est soluble dans l’islam, et vice versa ») me demandant à mon tour si l’Islam était inacommodable avec la modernité ou si elle succombera, un jour, à ses lumières ; j’ai vu Berlusconi (le tout-refait qui se prend pour Napoléon ou Jésus-Christ et a fait exploser la dette publique italienne à près de 110% du PIB entre autres performances artistiques) se faire rappeler à l’ordre par le CSA local (si, il existe), vu des soldats britanniques (le pays au bientôt 2000 milliards d’Euros de dette publique – on est à 1000, dans le tiercé de tête) s’acharner à coup de « Ranjos » sur des ados Chiites (non, pas des dealers, vous lisez trop vite), j’ai pas encore vu Isabelle Hupert dans « L’ivresse du pouvoir » mais irait y voir Le Floch-Prigent joué par Bérléand (à voir !) ni Syriana (en salles le 22) ; j’ai appris le départ de Karl, l’Alègre (comprenne qui pourra) Zéro de Canal, ex-chaîne audacieuse, ai songé à Gainsbourg - 15 ans déjà - et j’ai repensé à ce petit juge a qui l’on a tout juste donné les moyens de se tromper et même pas le conseil de s’en excuser.
Un jour c’est à nos politiques que l’on demandera des comptes. Un jour ce sont nos dirigeants (et autres prophètes) qui seront montrés du doigt. En attendant ce jour pensez à vous méfier du leur, de doigt, qui guète goulûment nos postérieurs et de celui, divin, qu’il est bon de tourner sept fois dans sa bouche avant de le représenter, ou de celui, encore, qui caresse ce si excitant bouton rouge. Ou un truc comme ça. Je "doigt" me tromper quelque part…
Le + qui ne sert à rien >
la (tentative de) version audio pour les aveugles, mal-voyants et bien-entendants [qui parviendraient à cliquer là] : "DownloadCiboulette.mp3 !"
PS : et en réponse à Christophe : Non, ce n'est pas le son de mon frigo mais le ventilo du portable qui berce mes podcasts :)
parfois, de te lire, cela fait du bien.
Rédigé par : mry | lundi 20 février 2006 à 18:07
Ces photos me disent qqchose ... ;)
Rédigé par : Carole | mardi 21 février 2006 à 09:02
Carole > donc je vais en retrouver la source... C'était une expo à Bordeaux, c'est ça ? Aide moi ;)
Rédigé par : Nico | mardi 21 février 2006 à 11:21
Photo prise début janvier à l'expo Doisneau/Ronis à la Base sous marine de Bordeaux par mon amoureux. Et il faut y aller c'est la dernière semaine...
Quel est le fond sonore du 2e clip d'hier? (et des autres si tas le temps). C'est pas le tout que je te fournisse des infos !!! ;)
Rédigé par : Carole | mardi 21 février 2006 à 13:01
personnellement je n'arrive pas a comprendre cet homme à cet age et il se prend pour un adolescent! surement il a quelque chose au fond de lui qui ne va pas
Rédigé par : berlosconu | mercredi 15 juillet 2009 à 20:01
Pendant ce temps autocensuré j’ai regardé pousser une nouvelle ride autour de mon nombril toujours pas trentenaire, ai joué à sublimer ma Dora Maar, ai souri en clin d’œil à l’ultime dos Cowlé du triporteur Darry Darricau,
Rédigé par : ed hardy | mercredi 28 juillet 2010 à 03:15
C'est sur que dans ce genre de cas c'est la pub qui machre le plus ! Mais c'est surtout le bouche a oreille qui fera le plus gros du travail je pense non ?
Rédigé par : Nov | samedi 18 février 2012 à 01:55