[chronique décousue de réflexions en-train-nées > brouillon en wifi]
Il avait réussit un exploit, un de ceux que l’on ne réalise pas deux fois. Il avait volé la vedette à Nicolas Sarkosy. Oh ! ça n’a pas duré : le sondage à paraître ce 1° avril dans le FigMag accorde 29% (soit - 7 points pour DDV) contre 48% (+ 4 points) de cote de popularité aux deux ‘fangios’ du gouvernement…
Il en est sorti lessivé, par la petite porte, s’étant mis à dos population et parlementaires. Il ? Dominique Galouzeau le Hussard de Villepin. L’homme du discours historique à l’ONU. Il ? Le «xième» premier ministre d’une France si difficilement gouvernable. Il ? Oui, lui seul. Car c’est seul et avec le seul appui de ses proches collaborateurs que DDV a commis le CPE. Ce contrat de plus que nul (même le Medef !) n’attendait. Ce contrat, à jamais entaché de précarité. Ce contrat non discuté, non concerté, non admis. Ci-gît Dominique Waterloo De Villepin. Et pendant ce temps Intérim et CDD prolifèrent : + 400% pour ce premier en 10 ans, + 188% pour les CDD.
Ce qui se joue pour nombre des candidats à la présidentielle est « à la hauteur » de l’enjeu pour la France. Sans ce fabuleux gâchis nourri d’absence de concertation en matière sociale DDV se sentait des ailes, l’UMP se connaissait deux héros que seule une guerre fratricide pourrait faire tomber. Nous y voilà. La gauche fourbit ses armes (« EVA » de Martine Aubry, mais aussi « contrat de transition » proposé ce jour par DSK) ; elle empile ses candidats potentiels. « La France marche aux projets » martèle un Chevènement qui aura noté que celle-ci marche sur les projets avec d’autant plus de fougue ! Mais regardons le casting annoncé. L’essentiel des prétendants (non-totalement largués dans les sondages) sont cinquantenaires : une première depuis très longtemps chez nous ! Sarko (52) ou DDV (54) ? Ségo (54) ou DSK (58) ? Ces faux jeunes seront-ils à la hauteur du CPE qu’ils visent ? C’est à souhaiter, d’après le dernier rapport de l’OCDE (portant sur ses 30 pays membres) 15% des 15-24 ans en France ne sont ni employés ni à l’école (un record seulement battu par la Turquie et la Slovaquie).
A l’heure où j’écris ces lignes [TGV Bordeaux-Paris le mercredi 29 mars] je suis coupé de toute info en temps réel et ne sais si le conseil Constitutionnel aura retoqué le projet de loi sur « l’égalité des chances » et son fumeux article 8. Ce serait le plus juste (cette disposition voté à la va-vite par le parlement donne à une classe d’âge des droits différents sur le marché du travail ce qui, en soi, est déjà non constitutionnel). Bien sûr ce ne sont pas quelques malheureux e-mail qui pèseront. Alors, what next ? La seule issue démocratique et qui permettrait de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain (et Galouzeau dans l’élan) s’appelle Chirac (oui, quand on a plus que cela..). Elu par les quatre-cinquièmes du corps électoral en 2002 dans un rôle de porte parole de la concorde et d’apaisement, le Président de la République pourrait faire usage de l’article 10 (second alinéa) de la constitution et exiger que ce texte soit à nouveau délibéré et étudié par le parlement, ce qui éviterait un retrait qui jetterait DDV aux oubliettes de la République tout en permettant la suspension nécessaire à une reprise des débats dans un climat apaisé. Chaque jour qui passe, le vieil homme se fait rappeler par son ex-conseiller dissolu combien il « doit » le soutenir. Reste que le Chi’ a une autre pouliche sous le coude et que cela pèsera. C’est qu’elle doit composer avec bien des ambitions, notre démocratie.
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Quittons un instant notre Gaule pour se rendre en Israël. Avec la très courte victoire de Kadima, c’est une génération politique que l’on enterre. Nétanyahou et le Likoud sont au plus bas. Le souvenir de Sharon perdure. Et maintenant ? Face à eux le Hamas piétine a fédérer les énergies constructives (il y en a !) afin de sortir de l’unilatéralisme dont Israël devra à nouveau se parer, pour son plus grand malheur, sans interlocuteur pragmatique et crédible [chez lui] en face. Un autre défi à la démocratie et à a paix…
Aux Etats-Unis (à l’instar de la blogosphère française qui réclame plus de vérité, n’en déplaise à beaucoup), ce sont les attentats du 11 septembre 2001 qui sont au centre des débats. Débats autour du procès du vraisemblablement largement mythomane Moussaoui qui se veut le héraut vilipendé par ses pairs d’une Al Quaeda qui voit ses petites frappes jugées s’en prendre au sommet de la nation. ‘Bush versus Hamdam’ : l’ex chauffeur de Ben Laden n’est pas le premier à attaquer Washington devant la cour suprême (cf : ‘Rasul vs Bush’ en juin 2004 qui avait permis aux détenus de Guantanamo de contester leur détention). L’enjeu ? déterminer si oui ou non une commission spéciale, sorte de tribunal de guerre ‘light’ (en terme de droit de la défense) doit et peut juger les terroristes liés au 11 septembre ou, puisque rien ne le justifie et que l’Etat Major ne le réclame pas, s’il faut s’en remettre à l’habeas corpus, si malmené par l’actuel gouvernement tout autant que par le congrès. En gros : le Président peut-il aménager le droit ? Et plus encore : est-on en « guerre » ? Vaste débat. Vaste défi démocratique.
Le temps des c(e)rises.
Mûres.
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