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| ENQUETE INEDITE : 11 Septembre 2001 > Les reportages et les documents qui dérangent... »
"On ne naît pas femme, on le devient" écrivait Simone de Beauvoir. Si juste Simone. "On ne naît pas menace, on le devient", rétorque Philippe Val. Si piquant Val. Parle-t-il des enfants irakiens, alors que l'on "célèbre" par de nouvelles missions de "paix" chargées de missiles les 3 ans de l'intervention américaine en Irak ? Non. Ce sont des "jeunes" dont Philippe disserte dans son édito (Charlie Hebdo du 15 mars 2006) ; de cette nouvelle catégorie précaire, entre mineurs et majeurs, piercée, préoccupée par la marque de ses baskets, humiliée par M6 en prime-time (jeune = décérébrée en quête de gloire facile), enniaisé par la pub, sorte de "crétin irresponsable" caricaturé par les quinquas qui tiennent les médias...
Morceaux choisis :
"Pour ne pas se faire massacrer par les jeunes, la société française vieillissante met savamment au point toute une série de dispositifs afin de les maintenir le plus longtemps possible dans un état de dépendance et d'impuissance. (...) La durée de la jeunesse, ce temps des indécisions et des décisions, de la transition entre la dépendance et l'indépendance, s'est considérablement dilatée. Non pas tant parce que l'individu humain a changé que parce que les portes de la liberté que confèrent l'autonomie sont devenues inaccessibles. Il y a encore trente ans, on était jeune entre 16 et 25 ans. Aujourd'hui on est jeune jusqu'à 35 ans. (...) La société n'attend plus rien d'une jeunesse qui menace ses acquis fragiles, ses retraites, ses rares places au soleil. Le chemin qui mène au logement, à la culture, aux études, est barré par des péages exorbitants. (...) On est curieux de savoir ce qui va se passer lorsque le CPE passera devant le Conseil Constitutionnel. Si le mouvement s'étend [ndlr : ce qui semble être le cas, et de la sorte contamine le CNE quand à la clause de licenciement sans justification durant ces interminables deux années de "test"], il sera tenté de le retoquer, pour sauver Villepin de l'humiliation de retirer lui-même sa loi. Mais s'il ne le retoque pas, alors qui retoquera un Conseil Constitutionnel qui n'accomplit même pas ce qui le fonde : écarter toute disposition législative qui contredit le principe d'égalité ? (...) Sous la pression d'une société où l'horizon n'est pas un projet politique, comme la démocratie européenne, mais un débat sur le résultat que sont en droit d'exiger les actionnaires, le concept de jeune a changé de sens. Le jeune, parce qu'il coûte, est une menace pour le résultat. On ne naît pas menace, on le devient."
Exigeons plus de démocratie et de concertation !
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Aujourd'hui on est jeune jusqu'à 35 ans
Merde ! suis vieux...
et je te cause ? Arghh
Rédigé par : oldcola | vendredi 17 mars 2006 à 21:28
héhé !
Cela-dit, c'est Philippe qui le dit, hein, pas moi ;)
Ravis de cette soirée patron !
Rédigé par : Nicolas | vendredi 17 mars 2006 à 21:40