Parce que les récupérations et les actes de violence qui accompagnent les manifestations légitimes des étudiants et autres actifs ou prétendant à l'être ne peuvent plus durer, parce que l'image désastreuse (après celles de la crise des banlieues) que la France renvoie à l'étranger lui coûte et lui coûtera durablement, parce que la démocratie ne peut accepter plus longtemps l'absence de dialogue et de concertation, plusieurs scenarii de crise, ou de sortie de crise, semblent aujourd'hui possibles ou probables, du plus vraisemblable au plus dangereux en passant par l'utopie d'un véritable débat...
1> Le conseil constitutionnel ou le chef de l'État (a-t-on toujours un Président dans notre régime présidentiel ?) retoque l'ensemble de la loi qui intègre et met en oeuvre le CPE. Le CNE est alors remis en cause par capillarité. La mesure est jugée non constitutionnelle par les "sages" et/ou non admise donc non applicable par le Président. L'honneur est partiellement sauf pour Galouzeau qui sans cela ne reculera pas. Question de calculs. Ou d'ambition. Le dialogue est réouvert, mais le temps reste compté pour redynamiser notre sclérosé marché de l'emploi, notamment vers les "jeunes".
2 > Dans des circonstances "normales" et si le mouvement de protestation gagnait du terrain, notre système prévoit la dissolution de l'Assemblée Nationale afin de vérifier si les urnes sont de concert avec la rue. Hors DDV a déjà soufflé cette calamiteuse idée au Chi' précédemment, la gauche n'a pas de projet "prêt à l'emploi" ; aucune chance donc que cela se produise dans la conjoncture actuelle. Dommage, c'eût été une occasion pour la démocratie de s'exprimer et de comprimer le temps qui nous sépare d'une alternative à la politique court-termiste actuellement mise en place.
3 > Le gouvernement ne peut rester sur ses positions chaque jour réaffirmées et décrète (enfin !) être prêt à remettre effectivement en cause la durée de la période d'essai et les conditions de licenciement, le CPE n'est appliqué que partiellement sur une base de volontariat dans les branches, secteurs et régions qui expérimentent le procédé. Une grande discussion s'ouvre vers une simplification de notre code du travail, l'idée d'un contrat unique aux droits et devoirs allant croissants avec le temps fait son chemin et dès la rentrée prochaine une proposition de loi négociée et acceptée fait jour. Nous en sortons tous grandis. Et le réveil sonne !
4 > Le mouvement de contestation s'essouffle, il est chaque jour davantage manipulé par des groupuscules qui décrédibilisent les manifestations et manifestants. De Villepin tiens la barre et en sort en héros puisque jugé courageux par son camp. Courageux équivaut ici à "apte à concourir demain". Sortez de chez vous. Ne laissez pas l'expression populaire devenir opinion populiste...
5 > Ni le Conseil Constitutionnel, ni le Chi ne retoquent
le projet de loi la loi, DDV s'entête en poète pyromane obnubilé par sa détermination, la rue se nourrit du blocage, les défilés enflent, et la contagion vers les banlieues, les services publics et autres secteurs mécontents est inévitable. L'économie en est touchée massivement, notre République décrédibilisée et l'image de la France s'assombrit dans une douloureuse cacophonie de casses, d'incendies, de passages à tabac et de déconnexion entre le "peuple" et ses "élites"...
J'oublie sans doute d'autres hypothèses, que vous ne manquerez pas, je l'espère, de me signaler.
Monsieur De Villepin, votre positionnement marketing (car c'est de cela et de stratégie dont il s'agit) ne peut plus tenir. Ou ce pari est d'une dangerosité impardonnable. Avant d'être le
Jean Chrétien que votre parti appelle notez que la France n'est pas le Canada. Mais que son déficit est aujourd'hui équivalent à celui de ce même référent au pire de sa dérive. A l'époque l'on évoquait la faillite et le dépôt de bilan du pays et les humoristes recommandaient au gouvernement de repartir à zéro avec un nouveau nom.
Monsieur le Premier Ministre, en ce jour de dénonciation du racisme je tenais à vous préciser combien les français souhaitent, voire exigent, d'être fiers de leur pays, de leur nom, de leur modèle, de leur histoire, de leur projet, de sa diversité : de la France. Si vous ne renoncez pas à votre mise en plis, renoncez, je vous en prie, à vos bottes de Général qui ne vous feront, et nous avec, n'aller droit... Que dans le mur.
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