Confus et désynchronisé, le Chi' n'aura ravi vendredi que son ennemi juré. Et le Medef sans doute. Dieu que la vie politique et ses calculs alambiqués sont imprévisibles.
"Oui mais" a donc susurré l'homme des 82%, annonçant la "promulgation sans application" de la bombe à retardement à l'ironique dénomination de "loi sur l'égalité des chances" ; cela sans convaincre plus de 38% des français. "Oui à mai (68)" aurait été plus explicite. Le CPE sera dès demain matin applicable (puisque publié au JO et ne nécessitant qu'une inscription de cet acronyme sur une feuille blanche entre un employeur et un jeune précaire embauché). Paradoxalement ce contrat du 3° type semble n'être dans cet abracadabrantesque contexte voué qu'à faire "Pschiiiit". Un Pschiiiit tonitruant asséné dans une cacophonie pire que celle de 97 et au prix d'un désaveu général que seuls quelques villepenistes sur le retour soutiennent encore, comme d'autres célèbrent le souvenir funeste d'un Waterloo de la réforme. 83% des français sont opposés à ce projet injuste (au point de n'être apparu constitutionnel qu'aux "sages" umpistes de notre plus haute instance de validation législative). Pas un seul syndicat ne s'est dit prêt à discuter d'autre chose que d'un retrait du dit Contrat Promis à l'Enlisement. Putain de calculs à la hussarde !
Celui qui n'a jamais été élu et qui est convaincu que la France se "prend" comme l'on saisit des hanches offertes se dissout lui-même dans ses propres rafarinades. Galouzeau a beau "entendre ceux qui manifestent mais entendre aussi ceux qui ne manifestent pas", l'homme qui s'est lui même imposé à Matignon comme d'autres s'immolent à petit feu aura omis d'écouter le pays qu'il entend gouverner. Ce bruyant pays dont l'opposition politique renaît de ses propres cendres. Pendant ce temps Sarko exulte, la Gauche change de braquet, et les fronts contestataires rayonnent comme nul ne le pensait possible il y a 45 jours de cela. Non, l'intervention de Jacques Chirac n'a pas rassuré. Non, le CPE et son alter (in)ego CNE ne survivront pas à la vox populi dorénavant féroce. Tous les gouvernements qui ont reculé face à la pression populaire sont tombés aux élections suivantes sous notre bientôt défunte 5° république. Prenons le pari que ce retrait qui ne dit pas son nom verra sombrer plus qu'un camp. C'est un peu de nos institutions, si malmenées par l'absence de concertation et autres passages en force abscons qui brûle en ce printemps aux tragiques giboulées démocratiques. C'est, au-delà, peut-être un pan entier de notre modèle qui s'effondre tout bonnement. Nul "Grenelle" ne sauvera le projet de société d'une droite acculée dont le nouveau héros récurant trône place Beauvau, un symbole de plus : fut un temps d'autres cénacles abritaient nos marionnettistes.
Celui qui n'a jamais été élu et qui est convaincu que la France se "prend" comme l'on saisit des hanches offertes se dissout lui-même dans ses propres rafarinades. Galouzeau a beau "entendre ceux qui manifestent mais entendre aussi ceux qui ne manifestent pas", l'homme qui s'est lui même imposé à Matignon comme d'autres s'immolent à petit feu aura omis d'écouter le pays qu'il entend gouverner. Ce bruyant pays dont l'opposition politique renaît de ses propres cendres. Pendant ce temps Sarko exulte, la Gauche change de braquet, et les fronts contestataires rayonnent comme nul ne le pensait possible il y a 45 jours de cela. Non, l'intervention de Jacques Chirac n'a pas rassuré. Non, le CPE et son alter (in)ego CNE ne survivront pas à la vox populi dorénavant féroce. Tous les gouvernements qui ont reculé face à la pression populaire sont tombés aux élections suivantes sous notre bientôt défunte 5° république. Prenons le pari que ce retrait qui ne dit pas son nom verra sombrer plus qu'un camp. C'est un peu de nos institutions, si malmenées par l'absence de concertation et autres passages en force abscons qui brûle en ce printemps aux tragiques giboulées démocratiques. C'est, au-delà, peut-être un pan entier de notre modèle qui s'effondre tout bonnement. Nul "Grenelle" ne sauvera le projet de société d'une droite acculée dont le nouveau héros récurant trône place Beauvau, un symbole de plus : fut un temps d'autres cénacles abritaient nos marionnettistes.
Plus qu'une fin de règne, c'est un déclin rédhibitoire auquel nous assistons. Celui d'une génération, de ces procédés, de ses référents. Car ne nous y trompons pas : ce n'est pas réformer qui demeure impossible en France. La France, celle qui aujourd'hui dresse à nouveau des barricades et qui, à l'instar de ses aînés, escompte bien prendre en main son avenir, appelle de toutes ses forces une transformation en profondeur de son "chemin de vie". Une transformation qui nécessitera le renouvellement de ses élites, politiques, syndicales, économiques, artistiques et intellectuelles, mais aussi de ses matrices et c'est bien cela qui se joue en ce moment. Et à ce petit jeu néo-citoyen ce n'est pas d'un "élu" salvateur dont le pays a besoin mais d'une véritable entente pragmatique sur le long terme. La démocratie d'opinion n'aime rien moins que les sourdes oreilles accrochées à une calvitie idéologique. Le jour où le volcan dont l'éruption n'a pas fini de faire trembler les pavés nationaux s'éteindra, c'est un pays entier qui se réveillera d'un sommeil dont les ronflements et les soubresauts de plus en plus visibles n'auront échappé à personne. Si ce n'est ceux qui nous gouvernent et n'ont vraisemblablement retenu ni 2001, ni ce NON à un projet mercantile global, ni sa frange bannie, incendiaire à son tour en novembre dernier. Douce France, chantait Trenet, caricature d'un monde en transe. Ton enfance s'agace de vieillir sans rêve...
Que 2007 semble loin à ceux qui foulent ton si riche terroir, sans ride mais pas sans rage.
Que 2007 semble loin à ceux qui foulent ton si riche terroir, sans ride mais pas sans rage.
"entre un employeur et un jeune précaire embauché" : au moins, ça fait un embauché...
"Tous les gouvernements qui ont reculé face à la pression populaire sont tombés aux élections suivantes sous notre bientôt défunte 5° république." : mouais, et les législatives post mai 1968, alors ?
Diantre, quelle envolée lyrique et (r)évolutionnaire :D
Fais gaffe, tu deviens sarkosyste : dans le prochain post, tu vas appeler à la "rupture" ;-)
Rédigé par : Jerome | lundi 03 avril 2006 à 15:10
Tout de même, il faudrait reconnaître au chef de l'Etat le grand talent dont il a fait preuve ! Au lieu de tourner le dos en déclarant "moi ou le chaos", il a fait l'impossible pour arranger tout le monde... Il faudrait être ingrat pour lui reprocher une telle sollicitude, non ?[ndlr > pub effacée]
Rédigé par : Philippe Gras | lundi 03 avril 2006 à 19:05
Jérôme > tu serais pour - ou contre - une embauche journalière façon trotoirs US (nb: ou moyen-âge) ? / Sur 68 je donne ma langue au Général :) / Sinon côté rupture, comme chaque mot qui "parle" aux français que Sarko sonde et identifie en "focus group", oui, je veux bien qu'on en cause, en un sens ;)
Philippe > Alors je suis ingrat. Cette fin de rêgne promet un an englué pour le pays. Ingrat tu dis ?
Rédigé par : Nicolas | mercredi 05 avril 2006 à 20:35