Attiré par la sortie tout sourire de Nicolas gambadant à vive allure en compagnie de son nouvel ami Jean-Louis abhorre-l'eau, je me suis arrêté et rapproché de ce petit écran télévisité. "Bonsoir Poivre" dit une salière en forme de diplomate, ou peut-être l'inverse. Amaigri, apparemment à bout de force mais beau dans l'épreuve, la voix et la silhouette usé de Dominique ont surgi chez moi. L'homme était maquillé comme un jeune premier. A mon grand étonnement, celui-ci m'est apparu sympathique pour la première fois depuis fort longtemps. Et là, le grand s'est emballé. N'en laissant pas placer une à un PPDA fatiguant de mollesse il a déployé ses ailes et son discours, ses propositions, mis en branle la machine à "prendre la France". Jusqu'au lapsus. C'est que Dominique fait de plus en plus de lapsus. A croire que ce n'en est pas. Souvenez-vous de la "décision" du conseil constitutionnel devenue "démission". Et j'en passe. Le grand l'a donc dit : "il faut mettre le prix à l'étrier". Sinon l'étrier il est pourri, on se casse la gueule ou au mieux on blesse la bête. Pas con le Dominique. Et c'est vrai qu'en matière de politique de l'emploi il faudrait y mettre le pied, ou le prix.
Domi en a fait une autre, de bourde. Une que tout le monde fait en ce moment : "23% des jeunes sont au chômage". Bah non. Justement non. Ce ne sont pas 23% des jeunes qui sont au chômage, ce sont 23% des jeunes qui ne sont pas ou plus scolarisés. Et c'est vraiment pas pareil ! Le nombre de français de 15 à 24 ans qui sont au chômage est de 7,8%. Soit un peu moins que la moyenne européenne (8,2%). Tu vois bien Dominique que même en les répétant à loisir de fausses stats n'en deviennent pas des bonnes. Pire, cela déplace dangereusement le problème. M'enfin. On aura appris des trucs ce soir. Des trucs dignes du Pipotron. La définition de fiasco ? Reculade devant la rue ? Non. "Sortie de crise concertée" (cf: CIP, Réforme des Université, du Bac, CPE etc). L'ennemi juré et gravé dans le marbre, de la flexibilité ? La peur de la précarité. C'est marrant, j'aurais juré que ces questions étaient plus complexes. M'enfin...
Me reste sur les lèvres cette impression amère. Et si le grand n'avait réellement jamais voulu se présenter à la Présidence ? Si sa mission lui tenait vraiment à cœur ? Si le Jean-Louis l'avait vraiment planté pour une bouteille ou un hyperactif dodelinant ? S'il y avait vraiment mit ses tripes dans cette bataille ? Et s'il se sentait prêt à la mener de front, encore ? C'est comme un ami qui serait follement amoureux d'une ou d'un autre ami et dont vous savez qu'il court à l'échec mais y va avec passion. C'est triste. Un ami qui va dans le mur, ça ne laisse pas indifférent. Bon, là ce n'est pas un ami. Mais le mur c'est un peu nous. Il va nous faire du mal, le con, a vouloir encore bien faire...
Edit > a écouter et a voir : "Chez ces gens-là"
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